NICOLAS SARKOZY a proposé, s’il était réélu, de mettre en place une carte Vitale biométrique pour lutter contre la fraude aux prestations sociales. « Nous allons transformer la carte Vitale comme nous avons transformé le passeport et la carte d’identité avec le système biométrique », a déclaré le chef de l’État sur RMC et BFM-TV. « Il y a un problème de déficit donc chacun doit faire un effort : étranger comme national », a-t-il ajouté. La sécurisation de la carte Vitale est dans l’air du temps. La mission d’évaluation et de contrôle de la Sécurité sociale (MECSS) de l’Assemblée nationale suggérait sa création en juin dernier. Cette mesure est également défendue par l’UMP. Dans son projet 2012, le parti majoritaire souhaite que chaque citoyen dispose d’une carte sociale biométrique qui regroupe les informations nécessaires à l’ouverture de ses droits (état civil, situation familiale et professionnelle, etc.) et lui permette de percevoir ses prestations.
La perspective n’enchante guère les praticiens que « le Quotidien » a contactés. Pour les médecins de famille, elle apparaît inapplicable. « Je ne me vois pas vérifier les empreintes de mes patients, ce n’est pas dans notre culture, confie le Dr Claude Leicher, président de MG France. On ne va pas installer un lecteur d’empreintes dans les cabinets médicaux. Il y a énormément d’autres choses à faire pour remettre notre système de santé d’aplomb. »
Affichage?
Le Dr Michel Combier, président de l’Union nationale des omnipraticiens de France (UNOF-CSMF), est tout aussi réticent. « Je ne crois pas que la fraude à la carte Vitale soit si importante, affirme-t-il. Et puis ce nouveau dispositif serait compliqué à mettre en place, coûterait cher et prendrait du temps. Quel en serait le bénéfice par rapport au coût ? »
Et quid d’un praticien qui découvrirait qu’un patient utilise une carte Vitale qui ne lui appartient pas ? « Le médecin n’a aucun pouvoir de police, explique Michel Combier, et je n’encouragerai pas mes confrères à mettre leur vie en danger pour 23 euros car la photo sur la carte Vitale n’est pas la bonne ».
Présentée comme un antidote contre les fraudes à l’assurance-maladie, la carte Vitale biométrique ne constitue pas non plus une solution miracle à l’hôpital. « La traque de la fraude n’est pas le problème numéro un, déclare le Dr Pierre Faraggi, président de la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH). Ces effets d’annonce préélectoraux ne répondent pas aux préoccupations des Français qui sont davantage concernés par leur accès aux soins et leur taux de remboursement. Il s’agit d’une mesure d’affichage, ce n’est pas sérieux. »
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