Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) du ministère de la Santé, 84 % des médecins généralistes considèrent que le suivi des grossesses fait partie de leurs missions.
L'étude a été entre 2014 et avril 2015. Dans les faits, pourtant, seulement 57 % d'entre eux ont reçu au moins une fois par trimestre une patiente pour un suivi de grossesse au cours de l'année. Parmi les praticiens qui déclarent ne pas voir de patientes dans le cadre d'un suivi de grossesse, 84 % signalent que celles-ci viennent rarement les consulter pour ce motif et 77 % qu'ils orientent celles qui souhaitent faire ce suivi avec eux vers d'autres professionnels.
Des praticiens jeunes et/ou mieux formés
Même si la contribution des médecins généralistes au suivi de grossesse reste minoritaire par rapport aux professionnels spécialisés (gynécologues-obstétriciens et sages-femmes en particulier), celle-ci semble en augmentation depuis plusieurs années. Ainsi, 15 % des femmes enceintes avaient consulté au moins une fois un généraliste pour la surveillance prénatale en 2003 et 24 % en 2010. La tendance est d'autant plus marquée que la région est moins bien pourvue en professionnels spécialisés.
Parmi les médecins généralistes, ceux qui se sont formés en gynécologie-obstétrique en 3e cycle universitaire ou après ce cursus ont la plus forte probabilité d'avoir vu une femme pour un suivi de grossesse au moins une fois par trimestre dans l'année. Les praticiens de mois de 40 ans sont également les plus enclins à pratiquer ce suivi, par rapport à ceux de plus de 60 ans, et la proportion d'hommes et de femmes à effectuer cette surveillance est similaire dans cette classe d'âge mais un peu plus élevée chez les femmes que chez les hommes si l'on considère toutes les classes d'âges. Selon des travaux récents cités par la DREES, il existe une corrélation entre l'âge des patientes et celles des praticiens qui permettrait d’expliquer ce phénomène.
Il semblerait également que l'âge de la patiente au moment de la grossesse soit déterminant dans le choix du médecin généraliste d'assurer ou non son suivi : 63 % des praticiens acceptent ce suivi pour une femme âgée de 25 ans, proportion qui chute à 42 % si la future mère à 40 ans.
Les recommandations de la HAS mal connues
En ce qui concerne les pratiques, parmi les généralistes qui ont effectué des suivis de grossesse au cours de l'année, 62 % déclarent s'être appuyés sur les recommandations de la HAS (proposition de dépistage VIH pour la mère et le père, de trisomie 21 et prescription d'une glycémie à jeun, notamment), 15 % ne pas s'y référer tout en les connaissant et 23 % ne pas les connaître. Ils ne sont également que 30 % à déclarer savoir à quoi correspond l'entretien prénatal précoce (un temps d'échange permettant d'aborder la question des comportements à risque et la prise en charge d'éventuelles conduites addictives).
Enfin, seulement 53 % des généralistes déclarent utiliser le carnet de maternité (ancien carnet de grossesse). Parmi ceux qui ne l'utilisent pas ou peu, 90 % indiquent que leur patiente ne l'avait généralement pas avec elle. Les praticiens ne sont également que 55 % à connaître l'existence d'un réseau territorial de santé périnatale dans leur zone d'exercice et seulement 10 % d'entre eux utilisent les outils proposés par ce réseau.
* Panel de médecins généralistes libéraux mis en place fin 2013 et composé d'un échantillon national et de trois échantillons régionaux
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