C’est dans un climat entre nuages et orage que les députés attaqueront demain l’examen en séance publique du projet de loi de santé, rebaptisé « loi de modernisation de notre système de santé ».
Ce changement d’appellation n’a pas eu d’effet magique. Au moment où les premiers orateurs prendront la parole dans l’Hémicycle pour la discussion générale, des praticiens libéraux manifesteront à nouveau leur colère, y compris devant l’Assemblée nationale où se jouera le sort du texte pendant 10 jours (lire ci-dessous nos entretiens avec deux députés - UMP et PS). La protestation des médecins devrait recouvrir des formes diverses (manifestations, sit-in, tentes symboliques installées aux abords de l’Assemblée...).
Signe que l’heure est grave, l’ensemble des syndicats représentatifs de la médecine libérale (CSMF, MG France, FMF, SML, Le BLOC), rejoints par une partie des internes (ISNAR-IMG), tiendront demain matin une conférence de presse commune, fait rarissime, pour alerter les parlementaires.
La CSMF a invité les médecins à participer à une « journée santé morte » ce mardi 31 mars, en fermant à nouveau leur cabinet et en cessant la PDS ambulatoire et en établissements. Face à « un gouvernement qui s’obstine », la centrale polycatégorielle s’emploie aussi à mobiliser les patients (campagne d’affichage et sur Twitter). Le Syndicat Le BLOC (chirurgiens, anesthésistes, obstétriciens) a écrit aux députés pour les « sensibiliser aux conséquences d’un vote qui serait irresponsable » pour le système de santé, les déficits et les Français...
Horizon bouché
D’autres facteurs alimentent la crispation. L’absence de Marisol Touraine au grand congrès de la médecine générale, à Paris, n’est pas passée inaperçue dans les rangs généralistes. Et les propos du directeur général de la CNAM aux « Échos » renvoyant les négociations conventionnelles tarifaires à 2016 ont douché les derniers espoirs de revalorisation rapide. Du coup, MG France a franchi un cap dans la contestation en appelant les généralistes à prendre d’autorité la consultation à 25 euros « comme les autres spécialistes », « chaque fois que c’est possible ». La CSMF réclame la « revalorisation immédiate » de la consultation avec un tarif unique à 25 euros pour tous les médecins. De quoi donner des idées aux partisans d’une nouvelle guérilla sur les honoraires.
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