C’est un appel aux professionnels de santé que lance l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES). Plusieurs signalements d’effets indésirables suspectés d’être liés à la consommation de boissons énergisantes, dont deux cas mortels d’arrêt cardiaque, lui sont récemment parvenus.
Dans le cadre de travaux menés actuellement (un avis doit sortir en septembre), l’Agence indique que la consommation de ces produits en lien avec une activité sportive est en augmentation et que 27 % des consommateurs de moins de 35 ans associent, « au moins de temps en temps », ces produits à l’alcool.
Nutrivigilance en action
L’Agence rappelle que contrairement aux boissons énergétiques (type Isostar et autres), la consommation de boissons énergisantes (type Redbull, Monster Energy...) n’est pas adaptée à la pratique d’une activité physique intense. Ces boissons doivent être consommées avec modération, sans association avec de l’alcool. Elles sont, par ailleurs, réservées à l’adulte et déconseillées aux femmes enceintes.
Pour explorer plus précisément les éventuels risques liés à la consommation de boissons énergisantes, l’ANSES appelle les professionnels de santé à lui transmettre les cas d’effets indésirables qui seraient portés à leur connaissance via le formulaire de nutrivigilance disponible en ligne.
30 cas d’effets indésirables
Le dispositif de surveillance des effets indésirables pouvant être liés aux boissons énergisantes a été mis en place en 2008 par l’Institut de veille sanitaire. Vingt-quatre cas ont été rapportés. Pour treize d’entre eux, « un lien de causalité possible ou probable a pu être établi ». Les effets rapportés sont d’ordre cardiologique (tachycardie) et/ou neurologique (crises d’épilepsie, paresthésies, tremblements, vertiges) et/ou psychiatrique (angoisses, agitation, confusion). Par ailleurs, trois cas d’accidents vasculaires cérébraux et deux cas d’arrêt cardiaque ont été signalés pour lesquels « le lien avec la consommation de boisson énergisante n’a pu être clairement établi ».
Six nouveaux cas d’effets indésirables ont été signalés depuis que la surveillance a été reprise par l’ANSES, en 2009, au titre de sa mission de nutrivigilance. Tous concernent des personnes de moins de 50 ans (quatre ont moins de 30 ans). Cinq d’entre eux ont consommé des boissons énergisantes en association avec de l’alcool dans un « contexte festif ». Les effets indésirables sont également d’ordre cardiologique, neurologique et psychiatrique. Une atteinte rénale a aussi été constatée (insuffisance rénale aiguë). « Des investigations sont en cours pour permettre d’affiner l’analyse de ces cas », indique l’Agence.
Pour en savoir plus : lire l’interview de Franck Fourès, directeur adjoint chargé de l’alimentation à la Direction de l’évaluation des risque à l’Anses (à paraître dans le « Quotidien » daté du lundi 11 juin 2012).
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