LES PROTÉINES contenues dans les particules des acariens (déjections, sécrétions, mais aussi débris post-mortem) sont de puissants pneumallergènes domestiques. Ils partagent cette capacité de nuisance avec les moisissures et les phanères d’animaux ou d’insectes. Quand leur système immunitaire dysfonctionne en libérant différentes substances, dont l’histamine, les humains présentent des rhinites et rhinoconjonctivites allergique, de l’asthme. Dès l’automne, le confinement de ces animaux dans les habitats intensifient les symptômes de la rhinite allergique, manifestation la plus courante : au programme, nez bouché, éternuements, écoulement nasal clair, perte de l’odorat, démangeaisons. Une rhinite allergique aux acariens non traitée dans l’enfance exposerait au risque de devenir asthmatique dans 70 % des cas.
Prévention dans la maison.
L’éviction des acariens joue un rôle évident dans la prise en charge du patient allergique. Le soleil intense et le grand froid les tuent. Les acariens s’épanouissent à 25 °C ; et ils prolifèrent quand l’humidité relative dépasse 50 %. Or, à l’automne, on commence à chauffer plus l’habitat et on aère moins. Dans la salle de bain, la ventilation mécanique contrôlée (VMC) s’impose en l’absence d’aération fenêtres grandes ouvertes pendant une demi-heure, matin et soir. Attention aussi aux infiltrations cachées derrière des lambris. Dans la chambre, priorité est donnée au sommier du lit à lattes ou métallique. Oreillers et couettes (éliminer le duvet naturel) doivent passer à la machine à 60 °C tous les quatre mois.
De même, dans toutes les pièces, une plante amène de l’humidité, des poussières volatiles, sa terre renferme des moisissures qui nourrissent les acariens. Il faut proscrire la plus allergisante, le ficus benjamina. Et éviter la moquette, un nid à acariens.
« On peut diminuer sensiblement la concentration en acariens avec 5 leviers : l’aération, l’aspirateur, l’aplanissement des surfaces, une housse antiacariens hermétique pour le matelas, les séjours en altitude », résume le Dr Nham Pham Thi, allergologue à l’hôpital Necker-Enfants malades (Paris).
Opération désensibilisation.
Les traitements dits « symptomatiques », par voie locale (gouttes, sprays, collyres) ou per os, soulagent par leur action antihistaminique, avec les corticostéroïdes nasaux et les décongestionnants. Mais la seule voie pour traiter la cause de l’allergie et prévenir l’évolution vers l’asthme est l’immunothérapie allergénique ou désensibilisation. Les chances de guérison augmentent avec la précocité du traitement et les enfants peuvent en bénéficier dès l’âge de 5 ans. Après les tests cutanés, le traitement de désensibilisation est administré par voie sublinguale ou sous-cutanée. L’amélioration apparaît généralement dès les premières semaines, avec une action sur les symptômes de la rhinite, de la conjonctivite et de l’asthme allergique. L’efficacité à long terme est corrélée à une durée du traitement de 3 à 5 ans ou saisons. Prochaine étape : la mise sur le marché par Stallergenes d’une version en comprimés, probablement en 2014.
*Avec le Dr Nham Pham-Thi, pédiatre et allergologue (hôpital Necker-Enfants malades, Paris), Christelle Speyer, conseillère médicale en environnement intérieur (hôpital Salvador, Marseille) et Magali Vidal-Engaurran, responsable Fabrication Stallergènes.
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