LE GOUVERNEMENT de Jean-Marc Ayrault a choisi la voie la plus étroite en refusant, tout au moins pour le moment, de transférer une partie des charges sociales sur la TVA, en limitant le gros de l’assiette aux 10 % des Français qui sont à la fois épargnants et contribuables et en choisissant de ne réduire que de 10 milliards l’ensemble des dépenses de l’État. Il l’a fait à la fois par idéologie, pour maintenir un haut niveau de prestations sociales et par revanchisme, pour ne pas reprendre les idées du gouvernement précédent. Il a néanmoins maintenu tous les impôts existants, par exemple le gel du barême de l’impôt sur le revenu (IR), qui, pour la deuxième année, ne sera pas revalorisé de l’inflation, de sorte que de plus en plus de ménages relativement pauvres entrent dans la première tranche de l’IR. Par ailleurs, en taxant les heures supplémentaires, il prive les mêmes foyers d’une ressource qui les aidait à joindre les deux bouts.
La hausse des impôts était inévitable.
Il est inutile de souffler sur les braises, comme le fait la presse qui dénonce, pour la énième fois, une hausse excessive de la pression fiscale que la situation de nos comptes rendait pourtant inévitable. On ne peut pas, dans le même temps, exiger la réduction de la dette (de 1832 milliards et de 91 % du PIB, selon les chiffres les plus récents) et hurler au crime quand tombent les hausses d’impôts. Il y a un gros sacrifice à faire pour tout le monde et ce sacrifice vient nécessairement, pour l’essentiel, que de ceux capables d’encaisser le choc sans renoncer aux éléments principaux de leur train de vie. Ce qui inquiète dans le projet de budget, c’est les acrobaties qu’il réclame. Et qui dit acrobatie sous-entend chute possible.
Premièrement, le budget Ayrault ne contient aucune garantie qu’il suffira à ramener les déficits publics à 3 %. Le gouvernement continue à tabler sur une croissance de 0,8 % qui, en réalité sera de moitié moindre. Au bout du compte, il lui manquera quelques milliards auxquels s’ajouteront ceux qu’il ne trouvera pas parce qu’il va retirer des dépenses de consommation l’argent que les ménages auraient souhaité leur consacrer.
UN SAUPOUDRAGE PLUTÔT QU’UNE VISION D’ENSEMBLE
Deuxièmement, il y a un flou complet dans les objectifs chiffrés : 30, 35 ou 40 milliards à trouver ? On n’en sait rien. Tout dépendra de l’air du temps. Le gouvernement est-il certain d’obtenir 10 milliards des entreprises ? Est-il certain de diminuer la dépense de 10 milliards ? Il n’est à peu près sûr que d’une chose : la hausse des impôts rapportera ce qui a été prévu, parce que le montant des nouvelles taxes est calculé à partir des revenus et des salaires.
Troisièmement, mais ce n’est pas un défaut propre à la gauche, les sources d’économies et les impôts sont contenues dans un très savant saupoudrage qui sera un casse-tête pour la plupart des contribuables ; ils auront bien du mal à calculer leur manque à gagner. Alors que, dans une crise de cette ampleur, il aurait été préférable de faire simple, de manière à ce que l’ensemble de la population comprenne où nous allons de ce pas.
Si le plan Ayrault est critiquable, c’est principalement parce qu’il ne traduit aucune vision d’ensemble, aucune dynamique forte, aucune unité d’action. Nos dirigeants ont en effet voulu allier la « justice sociale », dont on devine sans effort qu’elle est toute relative à une opération de collecte de fonds. Or il n’y a pas de justice quand on taxe les heures supplémentaires, quand on transforme des foyers exonérés en foyers contribuables, quand on refuse de protéger les emplois en abaissant les charges sociales. M. Ayrault, on l’a encore vu jeudi soir à la télévision, est plus souvent prompt à se réclamer de ses sympathies pour le peuple qu’il ne cherche à être efficace à 100 %.
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