M. AYRAULT fait de l’emploi la priorité de son action sociale. Le contraire nous aurait surpris. Son programme est néanmoins ambitieux puisqu’il s’agit de réduire le chômage des jeunes et de maintenir les seniors à leur poste de travail. Les emplois d’avenir et les contrats de génération sont les deux instruments créés par le président de la République pour combattre la malédiction du chômage. Ils traduisent davantage la détermination de l’État pour récuser le fatalisme que la réinvention de la croissance quand elle disparaît. La liste des actions que M. Ayrault souhaite lancer est longue. Il s’en explique dans une tribune qu’il a publiée jeudi dernier dans le monde. Il y répète que « le destin n’est pas le déclin » et que « la France n’est pas le problème, elle est la solution ». Sans chercher à contredire systématiquement le pouvoir, on peut lui rétorquer que la dynamique économique ne saurait reposer sur des formules, si belles soient-elles (le chef du gouvernement les a empruntées au président).
Un délai trop court.
Toutes les préoccupations de M. Ayrault, emploi, compétitivité, égalité, redistribution de ressources si maigres soient-elles, désendettement, sont fondées. Mais, d’une part, le délai d’un an que s’est donné le pouvoir pour réduire le chômage est totalement insuffisant ; et, d’autre part, le retour à l’équlibre des dépenses publiques est un facteur essentiel. Dans les démocraties parlementaires qui ont réussi leurs réformes, de la Suède au Canada, l’élément capital aura été un désendettement conduit avec férocité. Or que dit-on aujourd’hui dans les milieux du pouvoir ? Que, si le déficit budgétaire à la fin de l’année est de 3,5 % au lieu de 3 %, ce ne sera pas la fin du monde. Pourtant, se plonger dans un tel combat avec plus de résignation que de volontarisme, c’est l’échec assuré. Dans son article du « Monde », le chef du gouvernement affirme que chaque ministère sera tenu d’appliquer les coupes budgétaires qui lui auront été assignées, mais elles ne deviendront réelles que si l’État en fait la première de ses priorités. On peut même dire que le désendettement est plus important que la croissance et l’emploi. Pourquoi ? Parce qu’il créera de la croissance à long terme, parce qu’il donnera des marges de manœuvre et des moyens d’investir au gouvernement, alors que les emplois jeunes et les contrats d’avenir lui coûteront des milliards qu’il ira chercher sur les marchés.
LE DÉSENDETTEMENT, C’EST LE NÉO-HUMANISME
Jean-Marc Ayrault commence son article par une phrase affreusement convenue (« La France est à la croisée des chemins ») qu’un rédacteur stagiaire n’oserait pas écrire et rappelle, dès le premier paragraphe, les valeurs de liberté, égalité et fraternité. On n’est pas plus libre et plus fraternel parce qu’on dépense sans compter. Et nous ne sommes pas à la croisée des chemins, nous sommes plongés dans une crise d’une telle dimension et d’une telle durée qu’elle exige des gens bardés de diplômes qui nous dirigent qu’ils procèdent aux actes chirurgicaux indispensables à la survie de la société, même s’ils sont douloureux pour les patients. Bien entendu, M. Ayrault sait d’où il vient et où il souhaite aller. Il est socialiste et humaniste et ne saura jamais rien dire qui ne soit ponctué par quelque référence à la souffrance populaire qu’il faut alléger. Il est bon de ne pas brutaliser le peuple. Mais la solution ne consiste pas à augmenter des dépenses avec des fonds qu’il faut emprunter. L’intérêt général, y compris celui des plus pauvres d’entre nous, c’est le retour à une expansion économique qui se diffuserait dans l’ensemble des classes sociales, c’est la réindustrialisation d’un pays qui ne sait plus créer que des emplois de fonctionnaires, c’est le soulagement de la misère par le travail. Liberté, égalité, fraternité ? Certes. Mais surtout désendettement, emploi et courage.
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