Un plan nommé « médecine libérale 2020 » à un milliard d'euros et une plus grande autonomisation des hôpitaux. Telles sont les deux « priorités » de Nicolas Sarkozy pour la France de demain.
Dans son livre « La France pour la vie », l'ancien locataire de l'Élysée développe sur quatre pages (sur 260) sa vision du système de santé, à quelques mois de la primaire des Républicains (LR) pour la présidentielle de 2017.
Nicolas Sarkozy rappelle son opposition à la généralisation du tiers payant, qu'il justifie par son « attachement » à la liberté de choix des patients et de prescription des médecins. Ce dispositif conduira à « la fonctionnarisation de nos médecins libéraux, qui se retrouveront du coup avec un seul client, l'assurance-maladie, laquelle sera alors en mesure d'imposer aux patients le choix d'un médecin et à celui-ci le choix du traitement », argumente-t-il.
Clairement, « le temps de la médecine libérale est venu ». Sur la rémunération des médecins, l'ancien président de la République se dit « attaché à la rémunération à l'acte » mais juge qu'« il n'est plus possible de continuer à vivre l'humiliante question de la revalorisation d’un euro de la consultation médicale ». À ce manque de « considération », le candidat préfère une augmentation de la « rétribution sur objectifs de santé publique » et sur « les nouvelles formes de coopération entre professionnels libéraux ».
Enfin, il se dit favorable au transfert d'activité de l'hôpital vers la ville et cite la chimiothérapie et la dialyse en exemple.
Pour une réduction du nombre d'hôpitaux et de lits
L'ancien président prône une autonomisation des hôpitaux similaire à celle accordée aux universités. « Il s'agirait de leur conférer davantage de libertés en matière de gestion des personnels, d'appels d'offres et de partenariats ». La contrepartie serait « une obligation de recomposition du tissu hospitalier et d'équilibre des comptes ». Nicolas Sarkozy souhaite en finir avec cette « anomalie » française qui consiste à détenir le record du nombre d'établissements de santé par rapport au nombre d'habitants, et préconise une diminution du nombre de lits.
Le patron des Républicains égrène dans ce livre les mea culpa politiques comme un chapelet. Il ne regrette en revanche rien sa réforme « politiquement très difficile » de la TVA sociale, qui devait permettre de financer la Sécurité sociale en allégeant les cotisations salariales et patronales avec une TVA majorée. Cette mesure a été abrogée dès 2012 par François Hollande.
Sur la question du temps de travail, Nicolas Sarkozy regrette par contre de ne pas avoir supprimé les 35 heures. Il propose désormais de les substituer par des accords à la carte négociés au sein des entreprises.
Quid de la loi « HPST » de sa ministre Roselyne Bachelot, très décriée par le monde hospitalier ? Ni remord, ni regret, l'ancien chef de l'État n'en dit pas un mot.
Nicolas Sarkozy, « La France pour la vie », 259 pages, 18,90 euros, Plon, janvier 2016
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