FRANÇOIS HOLLANDE, pour sa part, ne s’est guère soucié de ces arguments quand il a annoncé que, s’il était élu, il ferait rentrer nos soldats immédiatement. Nous pourrions effectivement tirer la leçon des résultats que nous avons obtenus : la France a payé un lourd tribut au terrorisme taliban. Des hommes censés avoir rejoint la cause du président Hamid Karzaï, en visite la semaine dernière à Paris, ont ouvert le feu sur nos compatriotes. Cela s’est produit à plusieurs reprises et on voit mal comment des gens prêts à tuer les nôtres pourraient prendre au sérieux la formation militaire qu’ils reçoivent.
Les récents attentats dont nos soldats ont été victimes sont le fait de l’incroyable duplicité de l’ennemi. Malheureusement, l’expérience a montré que la riposte contre une force invisible, perdue dans la montagne ou mêlée aux civils, est pratiquement impossible. La douleur des familles se transforme, en France, en aversion pour la guerre d’Afghanistan et en doctrine isolationniste. Il n’y a pas de logique quand la violence frappe des jeunes gens qui accomplissaient une mission pacifique. Le soutien à la guerre n’existe plus dans l’opinion, qui a oublié que nous avons perdu de nombreux soldats en ex-Yougoslavie, au Liban ; et en Côte d’Ivoire, où nous avons contribué à rétablir un ordre démocratique, certes fragile, mais qui a sans doute évité la mort de milliers d’Ivoiriens. De même qu’en Libye, la France, qui a été la première à se porter au secours des civils et des rebelles de Benghazi, leur a sauvé la vie et aidé les révolutionnaires à renverser le régime de Kadhafi. Si l’on fait la somme de nos interventions, on s’aperçoit que notre pays a beaucoup fait pour vaincre la fatalité du totalitarisme.
Le signal de la débandade.
Bien entendu, il est facile de noyer des pertes qui détruisent le bonheur des familles dans un discours géopolitique. Le cas afghan échappe à un bilan global. On ne peut pas diluer de cruelles disparitions dans l’idée que l’intervention de la France et de l’OTAN en Libye n’a pas coûté une seule vie humaine. Il y a un problème afghan spécifique. Ce problème, c’est l’indécision des Afghans qui, entendant dire que, tôt ou tard, nous partirons, estiment que, dans ces conditions, il vaut mieux s’accommoder des Taliban, qui finiront pas s’installer à Kaboul. C’est aussi la corruption du pouvoir. M. Karzai s’élève avec indignation contre les « bavures » de l’OTAN, mais lui demande de rester. On ne voit pas sa légitimité, issue d’élections très contestées. On ne voit pas ce qu’il fait, pour sa part, pour limiter les graves déconvenues de l’OTAN.
UN RAPATRIEMENT ORDONNÉ PRENDRA DU TEMPS
On ne voit pas ce que vaut un armée afghane régulière, qui pourrait ccomprendre plus de Taliban qu’on ne croit. On se demande si, de toute façon, à la fin de 2014, après le départ de l’OTAN, M. Karzaï, pourrait se maintenir un jour de plus au pouvoir, quand on sait que des attentats sont commis au cœur de Kaboul et en dépit d’une vigilance de tous les instants. On peut s’inquiéter pour le sort de ce peuple, de cette terre aux paysages majestueux, de ces femmes afghanes, belles, lucides, souvent cultivées. Mais combien de pères de famille faudra-t-il sacrifier à une cause que beaucoup d’Afghans, hélas, ne soutiennent pas ?
Les dirigeants de l’OTAN demandent à la France de ne pas donner le signal de la débandade. La France a une stature à préserver, elle doit respecter ses engagements internationaux et ne saurait fuir la bataille ou ses responsabilités. Les généraux français font valoir, à juste titre, qu’on ne décampe pas en cinq minutes d’un théâtre de guerre. Que nous n’avons pas les moyens de laisser sur place un matériel militaire sophistiqué, moderne et très coûteux. Qu’il nous faut donc du temps pour assurer, dans l’ordre et dans la sécurité, un rapatriement complet qui a déjà commencé. On sait maintenant que M. Sarkozy a parlé trop vite. Et M. Hollande encore plus vite.
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