LA FÉCONDITÉ des non-diplômées est celle qui augmente le plus : pour autant, précisent les auteurs de la première enquête, cette augmentation n’a qu’un faible impact sur la fécondité totale. Par ailleurs, de plus en plus de bébés ont une mère très diplômée : c’est le cas de 43 % des naissances en 2008 (34 % en 2000). Mais en moyenne, l’évolution conjoncturelle s’oriente vers une stabilité, voire une légère baisse du nombre d’enfants. « La diffusion du modèle à deux enfants se généralise », indique Emma Davies, de l’INSEE, co-auteur de l’étude avec Magali Mazuy (INED).
Cette tendance à la convergence, quel que soit le niveau de diplôme, se fonde sur les données des enquêtes annuelles de recensement, de 2000 à 2008, en France métropolitaine. « En raison de leur poids plus fort dans la population, ce sont les bachelières et les diplômées du supérieur qui contribuent le plus à la fécondité française ».
Recul historique.
Si l’âge moyen des femmes à l’accouchement connaît un « recul historique », ce recul tend à se modérer pour les plus diplômées alors qu’il est encore assez fort pour les mères non ou peu diplômées. Reste que les calendriers familiaux des femmes sont socialement différenciés. La fécondité est plus concentrée pour les plus diplômées, ces dernières devenant mères pour la première fois plus tardivement. Les femmes les plus diplômées sont mères pour la première fois à 30 ans, contre 25 ans pour les non-diplômées. Pour les mères ayant un niveau d’études supérieur au bac, les naissances avant 25 ans sont rares et la fécondité est surtout concentrée entre 25 et 35 ans : 75 % des naissances ont lieu dans cet intervalle d’âge et 5 % avant 25 ans, alors que pour celles qui n’ont aucun diplôme, ces chiffres sont respectivement 55 % et 32 %. Aujourd’hui, les premières naissances représentent près de la moitié du total : 43 % des femmes qui accouchent ne sont pas encore mères.
Les transformations conjugales ont également été appréhendées dans une seconde étude de l’INED. « En raison des ruptures d’unions plus fréquentes, les hommes et les femmes âgés de 25 à 65 ans vivent un peu moins en couple en 2006 qu’en 1999 », indique France Prioux. La cohabitation hors mariage tend à se généraliser, même si les couples mariés sont majoritaires. Ces transformations traduisent des « évolutions de long terme », ajoute la chercheuse.
*Les études sont publiées dans la revue de l’INED Population, 2010, volume 65, n° 3.
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