PEU AVANT l’énoncé du jugement de la cour d’appel, l’avocat de Dominique de Villepin souhaitait que son client puisse se défendre, face à la justice, contre les accusations portées par Robert Bourgi. En finira-t-on jamais ? Involontairement, les juges, indépendants ou non, sont associés intimement à une campagne électorale qui creuse chaque jour un peu plus les divisions de la droite. Un très ancien contentieux entre Jacques Chirac et Édouard Balladur, l’affaire Bettencourt, l’affaire Clearstream (on ne saura jamais, en définitive, pour le compte de qui on a tenté de salir le nom de Nicolas Sarkozy) empoisonnent les relations entre les différentes composantes de la droite parlementaire et s’ajoutent aux ambitions sécessionnistes des centristes. Pour le candidat Sarkozy, la configuration ne pourrait être pire.
Déballages.
En effet, la justice fait son métier, mais elle ne saurait aller au delà du doute raisonnable. M. de Villepin est relaxé parce qu’il n’existe aucune preuve tangible de sa compromission personnelle dans le « complot » contre M. Sarkozy ; de même qu’il n’existe aucune preuve des accusations portées contre le président de la République dans le cadre de l’affaire Bettencourt ; de même qu’il n’y en a pas dans le scandale « révélé » par Robert Bourgi. Ce qu’il reste de ces divers déballages, c’est la suspicion, l’idée qu’il n’y aurait pas autant de livres, d’articles de journaux et d’actions en justice si des manipulations graves, de nature à fausser le fonctionnement démocratique de nos institutions, n’avaient pas été commises par divers personnages. C’est, objectivement, un plus pour l’opposition qui, certes, souffre des affaires Guérini et Navarro mais n’en est pas discréditée pour autant. La justice a rattrapé les élections et le Front national en sortira renforcé, même si l’ascension, naguère irrésistible, de Marine Le Pen marque le pas.
LE SEUL AVANTAGE DE SARKOZY, C’EST QU’IL EST AU POUVOIR
Si l’on regarde les sondages, on note que Nicolas Sarkozy, en dépit des diverses candidatures centristes, y compris celles de François Bayrou et de Jean-Louis Borloo (qui ne s’est toujours pas déclaré) n’est vraiment concurrencé que par le Front national. On peut détester sa politique sécuritaire et d’immigration, mais M. Sarkozy obéit à la logique quand il s’efforce de reprendre au Front une partie de ses électeurs. Effet ou non des efforts du président-candidat, Mme Le Pen semble stagner, ou, en tout cas, ne semble plus en mesure de se qualifier pour le second tour. Il y a six mois, la majorité redoutait ce qu’elle appelait un « 21 avril à l’envers », sa crainte est moins fondée aujourd’hui. De la même manière, M. Sarkozy sait que Dominique de Villepin, bien qu’il soit blanchi, risque de ne pas dépasser le seuil des 5 % au premier tour, ce qui ne l’invite pas à faire acte de candidature. Les deux fronts du président sont donc Mme Le Pen et M. Borloo, capable de le priver de la dynamique qui le ferait triompher au second tour contre le candidat socialiste.
Tsunami bancaire.
Les stratégies électorales ne valent cependant que si elles s’appuient sur des propositions convaincantes. Les incertitudes économiques et financières vident tous les programmes, y compris celui du PS, de leur signification. Nous n’avons pas touché le fond de la crise et le parti qui s’emparera du pouvoir en 2012 ne sera pas gâté par la conjoncture. On lit ici ou là que l’Élysée se réjouirait du tsunami bancaire parce qu’il renforcerait la position de M. Sarkozy, qui a déjà surmonté une crise comparable. Si on procède à cette analyse dans les coulisses du pouvoir, cela signifierait plutôt que nous sommes dirigés par des gens qui s’intéressent davantage à la bonne santé de leur camp politique qu’à celui du pays. Ce que l’on perçoit est d’un ordre différent : à quoi bon décrire en long et en large des dispositions programmatiques que le vent de la crise emportera ? Le seul atout de M. Sarkozy, par ailleurs entravé par sa solide impopularité, c’est qu’il est au pouvoir et que, s’y trouvant, il paraît plus crédible (et peut-être plus rassurant) que ceux qui ne l’ont pas exercé à son niveau.
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