CE NE SONT PAS des militants politiques de droite ou des colons qui ont le plus manifesté contre l’accord intervenu entre Israël et le Hamas, ce sont les familles des victimes israéliennes. Beaucoup de journaux ont décrit la joie des Palestiniens qui ont récupéré des proches qu’ils n’avaient pas vu depuis de nombreuses années ; beaucoup d’autres ont publié le récit des atrocités qui ont valu à leurs auteurs des peines extrêmement lourdes, allant parfois jusqu’à la perpétuité. Le Hamas et la plupart des Palestiniens présentent l’accord comme une immense victoire, ce qui ne place pas le gouvernement de Benjamin Netanyahou dans une position facile. La propagande du Hamas lui est d’autant plus intolérable et nocive qu’il bénéficie d’un large soutien, certains Palestiniens réclamant de nouvelles prises d’otages pour obtenir la libération des milliers d’hommes et de femmes encore en prison.
La surenchère du Hamas.
Cette attitude sans nuances n’est pas de nature à hâter la paix. C’est peut-être l’occasion de rappeler que le renforcement du Hamas, mouvement qui continue à nier à Israël le droit d’exister, est l’une des conséquences négatives de la libération de Gilad Shalit. Les maîtres de Gaza ne se contentent pas de menacer Israël, ils s’efforcent de disqualifier le Fatah de Mahmoud Abbas en prétendant qu’il n’a jamais obtenu d’Israël la libération de prisonniers. Ce qui n’est pas vrai.
L’important, pour le Hamas, c’est de démontrer que l’amélioration du sort des Palestiniens dépend non de la diplomatie mais de l’exercice de la force. Les Égyptiens, qui ont joué un rôle décisif dans l’affaire, ont tiré parti du désir d’Israël, déjà fâché avec la Turquie, de renouer avec Le Caire des relations que le printemps arabe et la disparition politique de Hosni Moubarak ont détériorées. Selon certaines rumeurs non confirmées, Israël se serait même engagé à terme à lever le blocus de Gaza. On a assisté à une convergence des efforts diplomatiques, avec une participation active de l’Allemagne et de la France, parce que les Européens tentent de relancer le processus de paix. L’idée était non seulement de sauver le soldat Shalit mais de créer entre Israël et Palestine un meilleur climat. C’était sans compter l’amertume des Israéliens, qui mesurent le danger présenté par quelques centaines d’auteurs d’attentats lâchés dans la nature, ni la surenchère du Hamas, approuvé par l’opinion palestinienne.
Il appartient cependant aux dirigeants israéliens de faire la part des choses. Le discours du Hamas est différent de ses actes. Pour que l’accord entre en vigueur, les Palestiniens de Gaza ont mis un terme, au moins provisoire, aux tirs de roquettes.
DES FAMILLES DE VICTIMES EN COLÈRE
Le Hamas a même empêché quelques groupuscules, comme le Jihad islamique, de se livrer à des provocations pendant les tractations. Ceux qui dénoncent la politique du gouvernement israélien ne nous disent rien d’un phénomène de radicalisation croissante qui fait qu’après le Fatah, qui n’est pas composé que de saints, il y a eu le Hamas et qu’après le Hamas, il y aura d’autres mouvements violents et incontrôlables. Il n’en demeure pas moins que Gilad Shalit était détenu à Gaza et que sa libération ne pouvait être négociée qu’avec ses géoliers. L’interlocuteur valable, c’est historiquement prouvé, est celui qui se bat. Sur ce point, le Premier ministre israélien ne s’est pas trompé du tout.
M. Netanyahou n’ignore pas davantage que c’est lui qui, en poursuivant l’élargissement des implantations en Cisjordanie, a affaibli M. Abbas et le Fatah. Et que, s’il ne veut pas un jour, négocier la paix avec un mouvement qui n’a pas renoncé à la violence, il doit donner au Fatah quelques raisons d’espérer. Ce n’est pas un hasard si les généraux israéliens, satisfaits du développement et de l’apaisement croissant de la Cisjordanie, ont rejeté les mesures de rétorsion qu’envisageait le gouvernement israélien après l’initiative diplomatique de M. Abbas qui, le mois dernier, a demandé que l’ONU reconnaisse l’État palestinien. Même les militaires préfèrent le calme à un regain de répression. La paix est lointaine, mais la guerre est de moins en moins une option.
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