L’association de lutte contre le Sida AIDES, rejoint par Coalition Plus, Act Up Paris, One France, Oxfam France, solidarité Sida, sidaction et Solthis, proteste contre la baisse de la contribution de la France à UNITAID, l’organisation internationale créée en 2006 par la France, le Brésil, la Chili, la Norvège, et le Royaume-Uni pour lutter contre le Sida, le paludisme, et la tuberculose, cible de l’Objectif 6 du millénaire.
La contribution française de 2014 à Unitaid subit une diminution de 25 %, soit 25 millions d’euros.
Sida contre Ebola
L’organisation ne recevra que 85 millions d’euros, contre 110 millions l’an passé, récoltés à partir de la taxe sur les billets d’avion. L’équivalent de la prise en charge de 200 000 enfants séropositifs, dénonce AIDES. « C’est une coupe historique et brutale, d’autant plus inacceptable que cet argent ne provient pas du budget de l’État mais d’une taxe créée expressément pour favoriser l’accès aux traitements dans les pays du Sud », a réagi Bruno Spire, président de Aides. L’argent de la taxe alimente le fonds de solidarité pour le développement, et est géré l’agence française du développement qui le versait jusqu’à présent - sur décret - à GAVI (contre la vaccination) et UNITAID.
« Cette décision est d’autant plus incompréhensible que la communauté internationale est à un tournant dans la lutte contre l’épidémie : si des efforts massifs sont consentis dans les 5 prochaines années, la fin du sida est possible en 2030 – sinon, l’épidémie rebondira encore plus fort – et coûtera encore plus cher », observent les associations.
Au lieu d’aller à UNITAID, l’argent issu de la taxe sur les billets d’avion doit financer la lutte contre Ebola, répond l’Élysée. Hypocrisie, rétorque AIDES. « Qui peut croire que la France a besoin de couper 25 millions dans le budget d’UNITAID pour respecter ses engagements internationaux contre Ebola ? Car si ces 25 millions ne sont qu’une goutte d’eau pour un pays comme la France, ils mettent en péril l’existence même d’UNITAID et l’accès aux traitements de 200 000 enfants séropositifs à travers le monde. On ne répond pas à une urgence sanitaire comme Ebola en coupant dans les ressources d’une des plus grandes crises sanitaires mondiales » argumente Emmanuel Trenado, directeur des programmes internationaux de Aides.
« C’est très grave », déclare Philippe Douste-Blazy
« C’est très étonnant et je pense que le Président de la République va finir par réagir, car il a toujours soutenu les financements innovants et vient de réaffirmer son soutien à UNITAID », a commenté Philippe Douste-Blazy, président du Conseil d’administration d’UNITAID.
« C’est très grave car les financements innovants sont une manière de lutter contre l’extrême pauvreté qui nourrit les extrémismes et l’immigration. On ne pourra pas donner autant aux partenaires sur le terrain », craint-il.
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