La décision de l’Union cycliste internationale (UCI) est tombée et elle est sans surprise : Lance Armstrong a été rayé officiellement lundi du palmarès du Tour de France. Le dossier Armstrong est classé, pour le volet sportif tout au moins.
L’instance dirigeante du cyclisme mondial a décidé de suivre les conclusions de l’Agence antidopage américaine (USADA), tournant ainsi la page des années de dopage massif au sein du peloton. « L’UCI ne fera pas appel au Tribunal arbitral du sport », a déclaré le président de l’UCI Pat McQuaid, lors d’une conférence de presse à Genève.
« Écœuré »
Pat MacQuaid, arrivé à la tête de l’Union cycliste internationale à l’automne 2005, quelques semaines à peine après la septième et dernière victoire du Texan dans la Grande Boucle s’est dit « écœuré » par la lecture du rapport de l’USADA. « Je dois dire et admettre, qu’en tant (qu’ancien) cycliste et étant issu d’une famille de cyclistes, j’ai été écœuré parce que j’ai lu », a-t-il déclaré. « Lance Armstrong n’a aucune place dans le cyclisme », a-t-il ajouté.
Malgré les critiques adressées à sa fédération, Pat MacQuaid assure qu’il n’a « pas l’intention de démissionner ». Son prédécesseur, le Néerlandais Hein Verbruggen (1991-2005) est, en effet accusé d’avoir fermé les yeux sur les pratiques de dopage de Lance Armstrong qui aurait même fait deux dons d’un montant de 125 000 euros à l’UCI, entre 2002 et 2005, pour financer du matériel antidopage. « Ce n’est pas crédible de dire qu’ils ne savaient pas ce qu’il se passait. Je me suis plaint auprès de l’UCI pendant des années », a affirmé, il y a une semaine, Richard Pound, l’ancien directeur (1999-2007) de l’Agence mondiale antidopage.
128 contrôles
Aujourd’hui, l’UCI reconnaît qu’au vu des témoignages recueillis dans le rapport de l’USADA, les « méthodes utilisées à l’époque étaient insuffisantes ou inadaptées ». Contrôlé 218 fois, Lance Armstrong a été capable de déjouer toutes les procédures mises en place. Sur son site, l’UCI souligne ne pas avoir cherché à dissimuler la présence d’EPO dans un échantillon urinaire recueilli en 2001 sur le Tour de Suisse comme le suggère le rapport de l’USADA. Le contrôle réalisé était seulement « suspect » et ne pouvait être considéré comme « positif ».
Un groupe de travail sur l’efficacité des procédures
Les méthodes se sont améliorées, assure la fédération : « L’UCI a reconnu qu’il existait un problème de dopage dans le cyclisme et a pris les mesures nécessaires. Aujourd’hui, les coureurs sont soumis aux procédures et aux contrôles antidopage les plus innovants et efficaces existant dans le sport. » Toutefois la fédération déclare soutenir le projet de l’Agence mondiale antidopage de création d’un groupe de travail sur « L’inefficacité de la lutte contre le dopage dans le sport » dont l’un des premiers chantiers sera d’examiner si le système actuel est adapté. Les instances de l’UCI doivent d’ailleurs se réunir à ce sujet le 26 octobre prochain.
Privé de ses titres, lâché par ses sponsors, démissionnaire de la présidence de sa fondation de lutte contre le cancer, Livestrong, Lance Armstrong pourrait maintenant être poursuivi pour parjure pour avoir menti lors de l’enquête fédérale américaine sur les pratiques de dopage dont était accusée son équipe.
L'Agence antidopage américaine ( USADA) se félicite de la décision de l’UCI de retirer ses sept titres de vainqueur du Tour de France à Lance Armstrong mais réclame la création d'une Commission indépendante sur le dopage. « Il est important de se souvenir que si aujourd'hui est un jour historique pour le sport propre, cela ne garantit pas que le sport sera propre à l'avenir. Seule une Commission ‘vérité et réconciliation’ indépendante pourrait guider le cyclisme vers de réelles réformes et faire naître l'espoir d'un vrai changement par rapport au passé », a indiqué l'USADA. L’agence se réjouit que l’UCI « ait finalement modifié son approche dans ce dossier et pris une décision crédible » mais souligne que « beaucoup d'autres détails concernant le dopage sont encore cachés, il reste beaucoup de docteurs et de directeurs d'équipes corrompus et l'omerta n'est pas encore complètement rompue », souligne ainsi l'USADA.
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