Après le décès d’une jeune fille de 18 ans, le gouvernent italien a décidé d’interdire le vaccin Vaxzevria produit par la multinationale AstraZeneca aux moins de 60 ans. L’agence italienne du médicament (AIFA) ayant approuvé la vaccination hétérologue juste après le décès de la jeune italienne, une dose de vaccin Pfizer ou Moderna sera injectée aux Italiens ayant reçu une première injection de Vaxzevria.
Mais cette décision suscite de nombreuses inquiétudes au niveau de la population et des autorités régionales. En Campanie par exemple, dans le sud du pays, le gouverneur de la région, Vincenzo De Luca, a décidé dans un premier temps d’interdire la vaccination hétérologue, justifiant sa décision par l’insuffisance de données concrètes sur les risques et bénéfices de cette approche. Il a aussi décidé d’interrompre la vaccination avec le sérum Johnson & Johnson pour les moins de 60 ans, « la position du ministère de la Santé sur ce vaccin n’étant pas suffisamment claire ».
Désarroi de la population
D’autres régions, comme les Pouilles ou encore la Lombardie, ont décidé d'attendre pour les rappels ou de laisser le choix aux Italiens, même aux moins de 60 ans. Aux perplexités des autorités régionales s’ajoutent le désarroi de la population et la perte de confiance envers la vaccination. « Depuis le coup d’envoi de la campagne de vaccination, le vaccin d'AstraZeneca est remis en cause pour la quatrième fois. Comment veut-on que les gens fassent encore confiance aux vaccins et aux autorités sanitaires ? », s’interroge Luca Barabba qui aurait dû recevoir la deuxième dose de Vaxzevria le 26 juin prochain.
Dans le grand hub situé à côté de la gare centrale de Rome, samedi 12 juin, une cinquantaine de patients ont refusé la vaccination hétérologue. « On nous traite comme des cobayes, on est en train d’obliger des millions de personnes à participer à des essais cliniques ! », s’est énervée une jeune Romaine devant les caméras de télévision.
Rassurer sur les effets secondaires
Pour le virologue Fausto Baldanti, responsable du laboratoire de virologie moléculaire de l’hôpital San Matteo de Pavie, les effets secondaires pourraient augmenter. « Avant de transformer cette tentative en habitude, il faut avoir des certitudes sur la balance bénéfices/risques », affirme ce praticien. En revanche, pour le Pr Fabrizio Pregliasco, virologue de l’université de Milan, « adopter la vaccination mixte permet de minimiser les risques éventuels ». Pour le Dr Marco Cavaleri, président de la Covid-19 Emergency Task Force de l’agence européenne des médicaments (EMA), « tous les vaccins approuvés par l'EMA, y compris celui d'AstraZeneca, doivent être utilisés sur la population car la balance bénéfices/risques reste positive ».
Pour rétablir la confiance des Italiens, le gouvernement a décidé de lancer une campagne de communication sur les effets positifs de la vaccination hétérologue. L’objectif est de réussir à respecter la feuille de route du ministère de la Santé concernant l'obtention de l’immunité collective d’ici à l’automne prochain.
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