ON JOUE à se faire peur. Sous l’influence de l’extrême droite, la région lombarde souhaitait se transformer en État indépendant, la « Padanie » pour éviter d’avoir à financer par l’impôt national les investissements en Sicile qui, il est vrai, alimentent davantage la corruption et la mafia que le développement de l’île. La tentative a fait long feu depuis l’affaiblissement du parti indépendantiste, allié à celui de Silvio Berlusconi, qui l’a entraîné dans sa chute. Les différences économiques et sociales entre le nord et le sud de l’Italie continuent à menacer son unité, qui, rappelons-le, date seulement d’un peu plus d’un siècle. L’aspiration d’un certain nombre de régions ou provinces européennes à l’indépendance, ou tout au moins à une autonomie budgétaire (les Catalans, par exemple, refusent de financer les déficits créés par la gestion du gouvernement de Madrid) demeure donc dans une époque de l’histoire où la construction européenne a démontré qu’il est indispensable de créer de vastes ensembles.
Une « dévolution » semble-t-il insuffisante.
Cependant, les pères fondateurs de l’Europe pensaient aussi que l’union des États européens conduirait à une plus grande décentralisation dès lors qu’une région, française par exemple, ne serait plus obligée de passer par Paris pour conclure un accord commercial ou culturel avec, disons, une région italienne, laquelle n’aurait pas davantage besoin de passer par Rome. En revanche, la doctrine européenne, telle qu’elle est dictée par les statuts de l’Union, devrait contraindre tout nouvel État issu d’une partition, à refaire une demande d’adhésion en bonne et due forme. Si l’Écosse larguait les amarres, le Royaume-Uni disparaîtrait par définition, et seule l’Angleterre appartiendrait à l’UE. La détermination des Écossais qui ont déjà obtenu il y a quelques années ce que l’on appelle la « dévolution », autonomie assortie de fortes institutions politiques, la force de leur nationalisme, qui s’exprime par opposition à Londres et à la monarchie, leur persévérance dans le harcèlement infligé au gouvernement de Sa Majesté devraient laisser craindre qu’ils finiront par prendre le large. L’histoire montre toutefois que les peuples ne se hasardent guère à franchir le pas. Au Québec, le succès électoral récent du parti francophone et sécessionniste a remis la partition du Canada au goût du jour. Mais le dernier référendum sur la sécession du Québec a été salué par un non retentissant, principalement parce que la Belle Province accueille énormément d’immigrés qui n’ont pas du tout les idées des francophones et sont fiers d’appartenir à l’ensemble nord-américain. En Écosse, les enquêtes d’opinion annoncent pour le moment un victoire du non.
DERRIERE LE NATIONALISME, L’ARGENT
Si le danger semble écarté en Italie, il doit être pris au sérieux en Espagne et en Grande-Bretagne. À la fois par les gouvernements en place et par les peuples qui souhaitent changer de statut. En effet, on peut se demander si une fracture aussi profonde dans la péninsule ibérique et au Royaume-Uni créerait des entités viables. Elle affaiblirait l’Espagne sans assurer de glorieux lendemains à la Catalogne et la Grande-Bretagne sans enrichir l’Écosse. Elle poserait des problèmes énormes en matière d’institutions politiques, de budgets, de comptabilité, de relations diplomatiques. Elle donnerait un coup d’arrêt à la construction européenne, surtout si, pendant que l’Union s’ouvre à de nouveaux entrants, elle perd en route quelques-uns de ses morceaux, des fleurons économiques. M. Cameron a proposé à M. Salmond d’aller plus loin dans la dévolution, avec l’espoir de clamer son ardeur nationaliste. Il n’a pas été entendu. La solution ne peut être trouvée, dans les pays menacés, que par une campagne de communication sur les immenses inconvénients de la sécession. Le nationalisme a une cause sous-jacente : la question économique. La crise en Europe a augmenté les colères et, par voie de conséquence, la recherche de solutions extrêmes, peut-être suicidaires. Il ne reste qu’une solution durable à la crise effacera le sécessionnisme.
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