SOUS LE DOUBLE EFFET de la démographie médicale fragile et des restructurations hospitalières, les maires s’investissent de plus en plus dans le champ de la santé. Si de longue date ils y avaient mis un doigt –en présidant le conseil d’administration (devenu « de surveillance ») de l’hôpital de leur ville –, ils y ont maintenant engagé le bras, parfois volontairement, parfois sous la pression de leurs administrés.
Depuis plusieurs années, c’est un signe, le congrès de l’Association des maires de France (AMF), traditionnellement inauguré par le président de la République, consacre au moins un atelier de réflexion au thème de la santé. Sa 93e édition, qui se tient jusqu’à jeudi à Paris, ne faillit pas à la règle : demain à 14 h 30, les maires de La-Ville-aux-Clercs, de Vitry-le-François, d’Autun… vont s’attaquer à la question : « Vieillissement des populations, problèmes de la démographie médicale : en quoi les maires peuvent-ils faciliter l’accès aux soins et les politiques de prévention ? » Le sujet préoccupe l’AMF au même titre que la précarité économique, le développement durable, le commerce et l’urbanisme, le logement, l’utilisation des sols ou les finances locales.
Que s’est-il passé ? Les trous locaux de la démographie médicale, les attentes pressantes de la population ou la crainte de voir disparaître une maternité ou un service de chirurgie n’expliquent pas tout. Les maires recourent aujourd’hui à des recettes qui n’existaient pas il y quelques années – ils aident par exemple à la création de maisons de santé, ou se lancent dans des recrutements de médecins à diplôme étranger. Ces tout derniers mois, la loi Hôpital, patients, santé et territoire (HPST) a également inscrit son empreinte dans les communes. Elle leur donne un nouvel interlocuteur « santé », y compris dans le secteur ambulatoire, avec les ARS. Elle les enrôle dans l’exercice quasi obligé de la constitution des communautés hospitalières de territoires (CHT). Chacun à son échelle, les maires de Châtillon-sur-Indre, Steenvorde et Lyon témoignent pour « le Quotidien » de ces mouvements nouveaux.
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