SI L’ON EXAMINE le sujet un peu attentivement, on découvre que, à entendre la colère de l’UMP, les lois relativement récentes, mais exigées par toute l’opinion, qui régissent les dépenses de campagne, ne sont pas applicables à ce parti, ni à aucun autre d’ailleurs et donc, qu’elles seraient nulles et non avenues. Il fallait bien pourtant que, un jour, le couperet tombât sur la nuque d’un mouvement politique. C’est arrivé à l’UMP dans un climat dont on ne peut nier qu’il est quelque peu empoisonné par des attaques judiciaires fort répétitives contre Nicolas Sarkozy. M. Sarkozy et son parti ne sombrent pas vraiment dans la paranoïa : il pleut sur eux toutes les hallebardes de la vindicte judiciaire, politique et médiatique. Mais ils restent responsables de la banqueroute du parti, endetté à hauteur de quelque 50 millions d’euros. Une imprudence de gestion qui fragilise l’UMP et la menace d’un dépôt de bilan. Cette très mauvaise passe suggère des questions perplexes sur la capacité de la droite à gérer la France quand elle ne sait pas se gérer elle-même.
La disparition des nuances.
À aucun moment, Nicolas Sarkozy, dont le retour sur la scène politique a été un nouveau triomphe, mais un peu comme celui des Cent Jours, n’a endossé la responsabilité des dépenses excessives de sa campagne électorale. Il a semblé plus facile, aux ténors de l’UMP, de dénoncer la décision du Conseil constitutionnel à laquelle ils s’attendaient un peu. Et ils ont préféré mettre en doute le fonctionnement de la plus prestigieuse de nos institutions plutôt que d’accepter sa sentence avec la patience et l’humilité des vrais démocrates.
Fallait-il alors que M. Sarkozy et ses amis se taisent ? D’autres militants de droite se sont contentés de dénoncer la réaction « disporportionnée » du Conseil qui, s’appuyant sur un dépassement de l’ordre de 2 %, a cru bon de taxer l’UMP à 100 %. Une sanction moins lourde était possible ; elle aurait évité une nouvelle polémique (il y en a trop et elles font oublier l’essentiel, c’est-à-dire le chômage et l’endettement). Car, en réalité, M. Sarkozy a mélangé sciemment ce qui relevait de sa campagne et ce qui participait de son action politique. Conformément à son caractère, il a pris des risques. Si bien qu’il est plus ou moins de bonne foi quand il affirme que, désormais, un président en exercice devra choisir un an à l’avance entre gouverner et faire campagne pour un second mandat. C’est un bon argument, mais seulement dans la mesure où il montre que la loi elle-même est imparfaite, ou plutôt imprécise. Et que des juges peuvent défaire ce qu’a fait un président.
LA JUSTICE NE PEUT PAS IGNORER LE CONTEXTE POLITIQUE DE SES DÉCISIONS
La décision du Conseil pose un sérieux problème : à ignorer le contexte politique, n’importe quel juge, y compris le plus puissant et le plus respectable, ouvre la brèche à un torrent de contestations. C’est le cas de la justice tout entière qui s’aggrave dès lors qu’elle se retrouve constamment au cœur de la bataille politique. C’est si vrai que le Conseil constitutionnel a hâté, volontairement ou non, le retour de Nicolas Sarkozy. Un coup de tonnerre dans le ciel de la droite. François Fillon et Jean-François Copé doivent réviser leur stratégie de conquête du pouvoir. Était-ce le but recherché ? Assurément pas. Dans ces conditions ne valait-il pas mieux infliger une amende de quelques millions à l’UMP plutôt que de la laisser dire maintenant que l’on veut supprimer la droite et donc la démocratie ?
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité