La contraception sera désormais gratuite pour les femmes jusqu'à 25 ans, et non plus seulement pour les jeunes filles de 16 à 18 ans, a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran, ce 9 septembre sur France 2.
« J'ai fait le constat, en lien avec les autorités scientifiques, d'un recul de la contraception chez un certain nombre de jeunes femmes, et le premier motif c'est un renoncement pour raisons financières », a précisé Olivier Véran.
« Il y aura une prise en charge de la contraception hormonale, du bilan biologique qui peut aller avec, de la consultation de prescription et de tous les soins qui sont liés à cette contraception jusqu'à 25 ans, à compter du 1er janvier », a déclaré le ministre. « C'est un âge qui correspond, en termes de vie économique, sociale et de revenu à davantage d'autonomie. C'est aussi l'âge où l'on va quitter définitivement la complémentaire de santé de son foyer », a-t-il détaillé, pour justifier le seuil des 25 ans.
21 millions d'euros chaque année
Toutes les contraceptions déjà prises en charge par l'Assurance-maladie sont concernées, a précisé le ministère, c'est-à-dire certaines pilules, les implants, les dispositifs intra-utérins et les diaphragmes. Sont donc exclus les autres types de pilules, les patchs contraceptifs, les anneaux vaginaux, les capes cervicales, les spermicides et les préservatifs masculins (sauf deux marques).
Cet élargissement de la gratuité représente « un effort de 21 millions d'euros » par an, à compter du 1er janvier, a-t-il encore dit.
La gratuité de la contraception était déjà accordée depuis 2013 aux jeunes filles de 15 ans à leurs 18 ans, dont le taux de recours à l'IVG (interruption volontaire de grossesse) a nettement baissé depuis, passant de 9,5 à 6 pour 1 000 entre 2012 et 2018. Depuis août 2020, elle a été étendue aux moins de 15 ans − sachant, qu'en moyenne, 1 000 adolescentes de 12 à 14 ans tombent enceintes chaque année, dont 770 avortent.
L'Ordre des sages-femmes a salué la mesure en ajoutant que « pour être complète, la gratuité doit s’appliquer à tous les moyens de contraception, dont la contraception d’urgence ».
Silence sur les délais d'accès à l'IVG, remis en lumière par les députés
Cette annonce intervient alors que des députés, y compris de la majorité, et des associations, tentent de remettre sur le métier une proposition de loi des députés Écologie Démocratie Solidarité, visant à allonger les délais d'IVG jusqu'à 14 semaines de grossesse (16 semaines d'aménorrhée) et à supprimer la clause de conscience spécifique. Votée en première lecture en octobre 2020 à l'Assemblée nationale, la PPL est dans les limbes, depuis que le Sénat l'a rejetée en janvier 2021, et que les députés ont renoncé à l'examiner en seconde lecture un mois plus tard, en raison d'un trop grand nombre d'amendements. Sans oublier que le président de la République lui-même s'y est déclaré « pas favorable », le 2 juillet dernier.
« Il faut que le gouvernement et la majorité présidentielle prennent leurs responsabilités. C'est une priorité absolue » avant la fin du quinquennat, a affirmé l'auteure de la PPL Albane Gaillot, non-inscrite, ce 8 septembre. « On ne va pas lâcher », a assuré à ses côtés Sarah Durocher, coprésidente du Planning familial, qui prévoit une manifestation le 25 septembre, avec d'autres associations.
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