JUSQU’À LA FIN du XXe siècle, l’essor économique et l’amélioration des conditions de vie se sont accompagnées, dans les pays développés, d’une baisse de la fécondité. Mais on assiste maintenant, dans beaucoup de pays riches, à une remontée de cette dernière. Deux chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (INED) se sont penchés sur la question (« Population & Sociétés », n° 481).
Les données des pays de l’OCDE en témoignent. Certes, entre 1960 et 2008, la fécondité a nettement baissé, jusqu’à se situer en dessous du seuil de remplacement des générations (2,1 enfants par femme, taux dont la France n’est pas loin). Mais à partir de 1995, la fécondité a légèrement réaugmenté dans une majorité de pays, et, pour l’ensemble d’entre eux, elle est passée de 1,69 cette année-là à 1,71 en 2008.
La croissance du PIB est insuffisante pour expliquer cette remontée, surtout pour les pays scandinaves et anglo-saxons et la France. Ces pays ont en effet une fécondité bien plus élevée que celle attendue au vu de l’évolution de leur PIB, tandis que l’Allemagne, le Japon ou l’Italie ont un taux inférieur au minimum prédit de 1,5 enfant.
C’est qu’il faut plutôt prendre en compte non pas le PIB par tête, mais les indicateurs économiques qui le composent, comme la productivité du travail, le temps de travail et l’emploi. Apparaît alors un facteur clé du rebond de la fécondité, le taux d’emploi des femmes, la possibilité pour elles de concilier travail et famille. Les pays de l’OCDE où l’on observe à la fois une fécondité relativement haute et un taux d’activité des femmes élevé sont en général ceux qui favorisent le plus cette conciliation. Comme la France et les pays scandinaves avec les congés parentaux et les services de garde des jeunes enfants. Ou les pays anglo-saxons avec les allocations de maintien dans l’emploi et une relative flexibilité des horaires de travail.
Avis aux nations qui avaient en 2008 des taux inférieurs à 1,5, comme la Corée du sud, le Japon, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne : la relation entre niveau économique et fécondité sera de plus en plus le reflet de l’efficacité des politiques familiales.
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