CEPENDANT, l’action gouvernementale, plus quantifiable depuis le début de l’année, améliore à peine les cotes de popularités de François Hollande, de Jean-Marc Ayrault et de ses ministres. Dans le peloton de tête des cinq personnalités politiques les plus appréciées, on ne trouve qu’un ministre, Manuel Valls, et quatre représentants de la droite. Il est vrai que l’UMP peine à apparaître comme l’alternance obligée du pouvoir actuel. Sa guerre contre le mariage homosexuel va à l’encontre de la volonté d’une majorité des Français et, dans les débats à l’Assemblée, elle n’a pas avancé les arguments les plus subtils ou les plus convaincants. Elle est encore divisée et sombre dans le ridicule depuis qu’elle a composé un bureau politique pléthorique au sein duquel chaque filloniste surveille chaque copéiste et vice versa. Elle se prépare mal aux municipales, à Paris en particulier, où l’on trouve plusieurs candidats de droite à la mairie. Elle est lessivée par sa défaite à la présidentielle et aux législatives de l’an dernier et n’a pas commencé à examiner les raisons de l’échec, pas plus qu’elle n’a proposé, à ce jour, une vision pour l’avenir immédiat.
Le danger est à gauche.
Le chef de l’État se réjouit discrètement de la faiblesse de l’opposition. Mais les dangers qu’il ne trouve pas à droite, il les perçoit à gauche où Jean-Luc Mélenchon et les communistes l’attaquent sur la partie la plus douloureuse de son programme incertain : le chômage, la précarité, l’impossibilité d’apporter à la fraction la plus démunie de la population le soulagement qui calmerait le jeu politique. Les incendies chez PSA, Renault, Pétroplus, Good Year (plus de 900 usines françaises ont disparu l’an dernier), la colère des ouvriers prêts à tout pour conserver leur emploi, le refus du gouvernement de nationaliser les entreprises en péril (il n’a pas le premier centime pour le faire), le couperet inexorable qui tombe sur des dizaines de milliers de travailleurs, la perte de confiance dans la classe politique, droite et gauche confondues, la perte d’espoir, ces drames et l’exaspération qu’ils soulèvent dans l’ensemble du pays, profitent forcément aux extrêmes.
L’INEPTIE ACTUELLE DE LA DROITE N’EMPÊCHE PAS LE DANGER DE LA SURENCHÈRE
Nul doute que la loi sur le mariage homosexuel et le Mali ont servi de diversion, fût-elle involontaire. Mais la crise poursuit sans relâche et au désespoir des licenciés s’ajoute l’inquiétude de ceux qui craignent de l’être. Or le gouvernement n’a jamais de réponse claire aux sollicitations pressantes d’explication. Il ne peut pas prendre des mesures qui le priveraient de la coopération des entreprises : elles restent, quoi qu’en pense l’extrême gauche, les vraies créatrices d’emploi. Ses solutions, comme les contrats d’avenir, ne produiront un résultat tangible, fût-il artificiel, que dans plusieurs mois. Le président et le Premier ministre sont dans une action propre à la sociale-démocratie, celle-là même dont la crise financière européenne a sonné le déclin, sinon la mort. On comprend fort bien que le gouvernement n’écoute pas les sirènes de l’aventurisme, mais le malheur des chômeurs ne les conduit guère à des analyses subtiles sur les raisons de leur sort. Il y a, dans une crise aussi sévère, une demande de magie. Le verbe mélenchonien n’oublie jamais de l’offrir. Et c’est pourquoi le drame social peut se transformer en tempête politique de première grandeur.
Déjà, l’objectif de 3 % du produit intérieur de déficit en 2013 sera d’autant moins tenu que celui de 2012 pourrait dépasser les 4,5 % prévus. Mardi matin, Bercy réaffirmait ses objectifs, un peu comme si on espérait en haut lieu que la croissance tant attendue allait revenir cette année. Pure illusion. Et, dans ces conditions, comment croire que la courbe du chômage sera inversée à la fin de l’année ?
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