Organisation territoriale, accréditation, tarifs

La biologie médicale, une spécialité en constante recomposition

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Publié le 08/11/2018
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

La biologie médicale, un poids pour le système de santé ou un investissement bénéfique ? C'est, en substance, la question que se sont posée plusieurs experts lors des Journées de l'innovation en biologie (JIB) en octobre à Paris. 

La consommation d’analyses et de prélèvements progresse de 1,2 % en valeur en 2017 pour s’établir à 4,5 milliards d’euros. Si son poids reste faible (2,2 %) dans la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), la biologie médicale est un poste stratégique pour l'assurance-maladie dans sa quête de pertinence des actes. 120 millions d'économies sont attendues en 2019. 

 

« La biologie peut être vue sous l'angle du coût […], mais celui-ci est légitime car c'est un acteur indispensable, réparti sur 4 000 sites de proximité, tranche Thomas Deroche, sous-directeur de la direction générale de l'offre de soins (DGOS, ministère). La facette de l'investissement est plus intéressante. Depuis 2006, il y a eu une vraie recomposition du secteur, nous sommes passés de 2000 laboratoires à 586 [unités] actuellement, sans renier la notion de proximité qui est essentielle. »

Une évolution d'un secteur précurseur également souligné par l'économiste Nicolas Bouzou. « Le secteur de la biologie a incroyablement évolué et s'est accompagné d'une modernisation rapide, il faut leur tirer le chapeau », estime-t-il. L'expert appelle à utiliser « le terreau » des laboratoires de proximité comme levier d'amélioration de la prise en charge des patients et d'utilisation pertinente des données de santé.

Sur le terrain et dans les amphis, cet effort de restructuration n'est pas synonyme d'attractivité, tempère une interne dans ce concert de louanges. Pour Thomas Deroche, la réponse se trouve (en partie) dans les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). « Il devra y en avoir 1 000 d'ici à 2022. Sans prétendre que c'est la panacée, la biologie doit aussi y prendre part, pour une organisation encore plus partagée », souligne-t-il. 

Réflexion sur la qualité

Jean-Marc Aubert, patron de la Direction de la recherche, des études, des évaluations et de la statistique (DREES, ministère) estime pour sa part que le toilettage de la nomenclature, voulue par le gouvernement avant 2022, va aussi contribuer à renforcer la spécialité. « La question de la nomenclature est clé pour la biologie, qui est d'ailleurs un cas d'espèce : des centaines d'actes pratiqués n'y sont pas inscrits. Dans le cadre de la réforme, nous avons prévu de revoir les moyens de modifier cette nomenclature et d'y permettre l'ancrage des actes qui n'y sont pas, », promet Jean-Marc Aubert. 

Enfin, le directeur de la DREES a souligné « l'engagement des biologistes » dans la qualité, notamment via le processus d'accréditation. « Ce sont des éléments qui pourront être pris en compte dans la réflexion sur la rémunération des biologistes, et celle de la qualité », a-t-il conclu. 

 

M.F

Source : Le Quotidien du médecin: 9700