Pour tenter d'anticiper ce que sera l'hôpital de demain, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees, ministère de la Santé) a élaboré plusieurs hypothèses à l’horizon 2030, fondées sur des projections d’activité hospitalière de court séjour.
Les cinq scénarios intègrent – ou pas – différents paramètres dont l'amélioration de la prise en charge en ville de certaines pathologies chroniques, les progrès techniques, les changements de pratiques hospitalières ou l'évolution démographique.
D'une projection à l'autre, la donne change radicalement pour le parc hospitalier (192 900 lits en 2012). Dans son premier scénario (le moins ambitieux avec des conditions inchangées), l'étude estime que les hôpitaux français auraient besoin en 2030 de 53 500 lits d’hospitalisation complète de plus qu’en 2012 (+ 28 %), du fait de l’évolution démographique. En revanche, si toutes les conditions envisagées par les experts (innovations médicales, réorganisation, etc.) se réalisaient en 2030 et que le taux d’occupation des lits d’hospitalisation complète était porté de 78 à 82 %, la France aurait besoin de 20 500 lits de moins (-11 %) en 2030. « Dans le même temps, le nombre de places d’hospitalisation partielle devrait augmenter », précisent les auteurs.
La durée de séjour en hospitalisation complète (5,8 jours en 2012) baisserait dans la majorité des scénarios, ou du moins se stabiliserait. À la faveur du développement de la prise en charge ambulatoire, le nombre de journées d'hospitalisation complète pourrait être contenu à près de 50 millions en 2030, soit 3 millions de moins qu'en 2012, dans le scénario privilégié. Ces savants calculs sur le nombre de lits suggèrent aux experts « la nécessité de poursuivre la réorganisation de l'offre hospitalière ».
Dans l'hypothèse la plus plausible, les experts évoquent même un « retournement » de la tendance à l'hospitalisation des personnes âgées. Entre 2012 et 2030, le taux d'hospitalisation des plus de 65 ans pourrait baisser de 5 %, malgré leur poids démographique croissant. À l’inverse, le nombre de séjours réalisés en ambulatoire passerait de 39,6 % en 2012 à 49,5 % en 2030. La prise en charge ambulatoire sur la chirurgie de la prothèse de hanche, quasi-nulle, serait ainsi portée à 10 % en 2030.
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