IL N’ÉTAIT PAS DIFFICILE d’imaginer, au lendemain des élections présidentielles et législatives, que les positions modérées du nouveau président de la République entreraient rapidement en collision avec l’extrême gauche, communistes et mélenchonistes confondus, qui espéraient, peut-être naïvement, qu’ils pèseraient sur les décisions du pouvoir. Naïvement, parce que leurs recettes sont au moins aussi dangereuses que celles du Front national. Là où la surprise est plus grande, c’est lorsque Europe Écologie les Verts (EELV), qui avait conclu un accord de gouvernement avec le PS, s’est retrouvé, au nom d’une éthique pour le moins bizarre, avec un pied dans le gouvernement et un autre dans l’opposition. Ils ont vite oublié qu’ils doivent le nombre de leurs élus à des accords avec le PS qui les favorisaient ; qu’ils s’étaient entendus avec les socialistes sur un service minimum environnemental, notamment au sujet de l’énergie nucléaire ; que, pour ce qui concerne l’aéroport international que Jean-Marc Ayrault veut à tout prix construire près de Nantes, François Hollande avait imposé un moratoire pendant la période électorale qui ne sous-entendait nullement que le projet serait abandonné.
Un épisode hallucinant.
Une fois que deux ministres écologistes, Pascal Canfin et Cécile Duflot, ont été nommés, les Verts ont exécuté une figure acrobatique qui défiait la gravité. Le début de la guerilla, ce fut cet épisode hallucinant au cours duquel les Verts se sont élevés avec la dernière énergie contre la signature par la France du traité européen. Ils ne se sont pas contentés de donner la nausée à Daniel Cohn-Bendit qui, depuis, boude dans son coin et se demande sans doute ce qu’il fait dans ce parti. Ils ont créé, avec une incroyable légèreté, un malaise grave au sein du gouvernement où ils étaient et sont toujours représentés, Mme Duflot allant jusqu’à dire qu’elle pouvait combattre une décision internationale du président et rester au sein de l’équipe gouvernementale.
LA STABILITÉ DU POUVOIR N’EST PAS MENACÉE PAR L’AGITATION DES VERTS ET DE L’EXTRÊME GAUCHE
Le plus grave, peut-être, c’est que, ayant fait un grand écart affreusement inconfortable, ils se sont ensuite démentis eux-mêmes : l’affaire de l’aéroport de Nantes, qui devient violente, avec des manifestants déterminés et un pouvoir contraint à une forme éminemment désagréable de répression policière, a conduit Noël Mamère et Jean-Vincent Placé à se semander si la participation des Verts au gouvernement était judicieuse, pendant que Mme Duflot continuait sur sa ligne, à savoir qu’elle pouvait contester un projet du gouvernement et faire du bon travail comme ministre du Logement. De son côté, M. Hollande expliquait qu’il ne souhaitait pas le départ des deux ministres écologistes mais qu’il n’était pas sûr qu’ils resteraient en fonction. L’impression générale que l’on retire de cette histoire, qui n’est toujours pas terminée, c’est que, dans l’équipe de M. Ayrault, on peut faire et dire la chose et son contraire, que l’on n’est pas embarrassé du tout par ce genre de duplicité, pas plus qu’on ne se juge, sur le plan éthique, bien plus mauvais que cette droite que l’on dénonçait naguère au nom d’une morale en titane.
L’extrême gauche, de son côté, nourrit un dessein fort illusoire, qui consisterait, par des coups de boutoir répétés, à affaiblir le pouvoir en place, avec l’espoir de l’amener à résipiscence et le contraindre à prendre des mesures sociales généreuses, même s’il n’a pas un fifrelin pour les financer.
Cette agitation peut réjouir la droite, qui en profite pour multiplier ses quolibets, elle peut préparer des lendemains qui déchantent sur le plan électoral, elle brouille l’image de la gauche au pouvoir et explique en partie la baisse de popularité de M. Hollande et de M. Ayrault, une baisse contre laquelle ils luttent vigoureusement en multipliant les discours publics. Mais elle ne met pas en danger une stabilité que la majorité socialiste absolue assure au gouvernement. L’idée que l’aile gauche du PS, par une association contre nature avec l’UMP, peut bloquer des projets ne se vérifie qu’au Sénat où le pouvoir ne dispose que d’une marge étroite. Cependant, la Constitution, en donnant le dernier mot à l’Assemblée, permet à M. Hollande ne pas s’émouvoir. Il faut dire que cet homme-là n’est guère impressionnable. Son comportement ne traduit jamais la moindre tension intérieure. Lors de sa conférence de presse de la semaine dernière, il a su insister sur la gravité exceptionnelle de la crise, mais sa sérénité, au moins apparente, livrait un message : il estime n’avoir jamais besoin de se fâcher, même contre des gens qui devraient manger dans sa main mais au contraire le trahissent.
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