LE PREMIER CONSTAT, c’est que les engagements de réduction du déficit budgétaire pour 2012 et 2013 ne seront pas tenus et que, réclamer une relance dans ces conditions revient à adopter une orientation dangereuse : la France, qui a des comptes à rendre la commission de Bruxelles au nom du traité qu’elle a signé, ne peut prendre le risque ni d’une hausse exponentielle de son endettement ni d’apparaître comme le pays malade de l’Europe, ce qui lui ferait perdre tout crédit, aux sens moral et financier du terme. Il est indéniable toutefois que la gauche du PS a vu apparaître une large brèche dans le dogme européen. La fameuse troïka (Fonds monétaire international, Union européenne et Banque centrale européenne) n’a pas manqué de noter les résultats catastrophiques des plans d’austérité lancés par la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Les trois organismes sont convenus que le retour au déficit zéro pouvait être étalé dans le temps, de manière à ne pas pénaliser les pays endettés et de leur permettre de combattre le chômage.
Un cercle vicieux.
L’affaiblissement du dogme rend plus crédible la position de la gauche du PS. Elle ne convainc pas pour autant le président. Pour une raison simple : des hausses d’impôts massives et un début de réduction de la dépense publique ont insuffisamment entamé la déficit public français. Cette année, le plan gouvernemental consiste à diminuer les dépenses de façon draconienne. Cela signifie que le pouvoir d’achat, déjà réduit par la pression fiscale, va être encore diminué par une baisse des prestations sociales. Certes, la réaction du consommateur est à la mesure de ce qu’endure le contribuable : il épargne au lieu d’acheter. Il ne participe donc pas au développement des entreprises, il condamne l’emploi. C’est un cercle vicieux.
M. Hollande serait, aux yeux de ses détracteurs, un social-démocrate transformé en social-libéral. En réalité, c’est un homme qui ne dispose pas de beaucoup d’outils pour lutter contre une affreuse conjoncture. La droite serait au pouvoir qu’elle se retrouverait dans le même dilemme. Il faut un courage fou à l’exécutif pour trancher dans les budgets sociaux alors que la précarité s’étend dans le pays. Il est néanmoins très aventureux d’entreprendre une relance artificielle qui pourrait coûter très cher, ruinerait notre crédit (qui est bon) et n’apporterait pas nécessairement les résultats que l’on en espère. Avec quelques amis, la sénatrice PS de Paris, Marie-Noëlle Lienemann, propose un plan de 43 milliards en deux ans pour créer ou préserver 500 000 emplois et améliorer les indemnités de chômage. Quarante-trois milliards qui s’ajouteraient à une dette dépassant déjà les 90 % du produit intérieur brut.
ROOSEVELT, GOUROU IMPROBABLE DE LA GAUCHE DU PS
Depuis près d’un an, la gauche du PS invoque quotidiennement le « New Deal » de Franklin Roosevelt, soudain devenu son maître à penser. Il est vrai que le président américain des années 30 et 40 a constaté l’inefficacité d’un redressement des comptes. Mais ce qui a sauvé l’Amérique, ce ne sont pas les mesures en faveur de la croissance, c’est la guerre, hélas ! En mobilisant toutes les ressources humaines et matérielles du pays, elle a créé un modèle économique provisoire, une économie de guerre, sans se soucier le moins du monde de son endettement. En 1945, les besoins civils étaient si grands qu’ils ont assuré une expansion exceptionnelle qui a facilité le remboursement de la dette.
Le contre-projet de Mme Lienemann est d’autant moins raisonnable qu’il s’appuie sur une comparaison historique qui ne nous semble pas pertinente. Si François Hollande est devenu aussi impopulaire, si son action fait l’objet de tant de critiques, c’est parce que, jusqu’à présent, il a trop misé sur la pression fiscale, pas assez sur la réduction de la dépense. Ce que l’on sait de ses intentions, c’est que le gouvernement compte encore augmenter les impôts. Voilà l’erreur. Il est temps de s’attaquer à des dépenses excessives. Quand on dit que le pays vit au-dessus de ses moyens, on ne parle pas des riches. On parle, malheureusement, de prestations sociales que nous avons versées après en avoir emprunté le montant, comme on le fait pour les retraites ou l’assurance-maladie. Cette vérité est terrible, la reconnaître est presque inhumain. C’est quand même la vérité.
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