« L’HOMOSEXUALITE n’est pas une maladie », reconnaît le site de la Bund Katholischer Arzte (Fédération allemande des médecins catholiques). Mais cela ne l’empêche pas de proposer différents types de prise en charge des « personnes qui se sentent homosexuelles, se trouvent dans une situation de détresse spirituelle et psychique et qui souffrent beaucoup ». Le traitement comprend des doses homéopathiques de platine, censées ramener les patients dans le droit chemin sexuel, ainsi que le recours à la psychothérapie.
Interrogé par l’hebdomadaire « Der Spiegel », le président de cette fédération de praticiens du Sud de la Bavière , le Dr Gero Winkelmann explique que « si quelqu’un est malheureux ou sent qu’il y a urgence, il doit pouvoir recourir aux options qui s’offrent à lui pour l’aider, grâce à nous. » Pour tenter de convaincre du bien-fondé de sa démarche, la BKA a mis en ligne le témoignage d’un patient qui affirme « avoir constaté avec plaisir » qu’un « changement de tendance homosexuelle » est « tout-à-fait possible ».
Selon « Der Spiegel », le Dr Winkelmann s’est illustré dans les années 1990 au sein de la Ligue chrétienne, un goupuscule qui combattait le droit à l’avortement et au divorce, ainsi que la dépénalisation de l’homosexualité. Il est également lié au mouvement pro-vie (anti avortement), en tant que coordinateur pour l’Allemagne de l’association European pro-life Doctors, qui regroupe les praticiens opposés à l’avortement.
« Thérapies destabilisantes »
La plus importante association allemande des gays et lesbiennes (Lesben und Schwulen Verband) a vivement réagi contre « un traitement inefficace pour une maladie qui n’existe pas », rappelant que l’Organisation mondiale de la santé a rayé l’homosexualité de la liste des maladies mentales en 1993 et dénonçant une « proposition dangereuse » qui « instrumentalise les inquiétudes des jeunes bisexuels, homosexuels et de leurs parents» avec « des thérapies qui peuvent être destabilisantes ».
De leur côté, la FIAMC (Fédération internationale des assocations de médecins catholiques) et la FEAMC (Fédération européenne de ces associations), dans un communiqué commun, estiment qu’« au-delà même des questions scientifiques soulevées », elles « ne peuvent absolument pas s’associer aux positions » de la BKA. Elles se réclament en particulier des prises de position de la Catholic Medical Association » (médecins catholiques américains), qui, dans une déclaration publiée en 2000, avait « demandé pardon » pour les erreurs médicales commises dans le passé par des médecins à l’encontre de patients homosexuels*. Président de la FEAMC, le Dr François Blin souligne que la BKA n’est pas reconnue officiellement par sa fédération, ni par la FIAMC, et que celles-ci « ne sauraient en aucun cas être éclaboussées par une initiative ridicule et insensée. Les médecins catholiques ont à cœur de tenir des positions beaucoup plus humaines et nuancées sur ces questions. »
L’Église catholique, selon les textes officiels de la Congrégation pour la doctrine de la foi, « cherche à comprendre la condition homosexuelle et observe combien la culpabilité des actes homosexuels doit être jugée avec prudence », fait « la distinction entre la condition ou tendance homosexuelle et les actes homosexuels », décrivant ceux-ci comme « intrinsèquement désordonnés » (lettre adressée aux évêques par le cadinal Joseph Ratzinger le 1er octobre 1986).
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