Le premier plan de lutte contre la maladie de Lyme, lancé en 2016, laisse un « bilan décevant », selon un rapport parlementaire publié ce 3 mars, qui réclame « une adaptation » de son contenu et davantage de moyens.
Dévoilé en septembre 2016 par l'ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine, ce plan Lyme visait à mettre fin à l'errance diagnostique vécue par les patients. Ses 5axes et 15 mesures abordent la surveillance vectorielle, la prévention des maladies transmises par les tiques, la prise en charge des malades, les tests diagnostiques et la recherche.
« Ce bilan ne traite pas de la prise en charge des patients », précise le rapport de la députée LR Véronique Louwagie. C'est une autre mission d'information, à la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, qui travaille sur ce sujet, toujours polémique, notamment sur la question de la chronicité de certaines formes.
Une recherche sacrifiée
Le rapport de la députée Louwagie concentre, lui, ses critiques les plus vives sur la recherche, jugée « en échec », en raison d'un budget « très modeste » (moins de 1,5 million d'euros par an) et « déséquilibré » (peu orienté vers la santé humaine et les sciences sociales). Véronique Louwagie regrette aussi une coordination insuffisante de cet effort de recherche. Pour rappel, cinq centres régionaux de référence (CRMVT) ont commencé début 2020 leur activité de prise en charge des cas complexes. Ils doivent chapeauter des centres de compétences hospitaliers, qui eux proposent des consultations pluridisciplinaires, mais sans financements supplémentaires.
Par ailleurs, la députée considère que le financement de la lutte contre cette maladie n'est que « partiellement identifiable » et déplore « d'importants points de crispation » autour de la gouvernance du plan.
Seuls points positifs : la surveillance des populations de tiques a progressé, tout comme la sensibilisation du grand public et des professionnels, grâce, par exemple, à la pose de panneaux d'information aux entrées des forêts.
Expérimenter une déclaration obligatoire
Jugeant nécessaire une relance du plan Lyme, le rapport propose d'« engager un second plan national (...) sans attendre la fin de la crise sanitaire » liée au Covid-19, dans le but d'améliorer durablement la situation des malades, et d'en confier le pilotage à la nouvelle agence de recherche ANRS-Maladies infectieuses émergentes.
Il suggère aussi d'expérimenter une déclaration obligatoire de la maladie pour mieux connaître son ampleur et de relever à 5 millions d'euros le budget annuel de la recherche contre cette maladie, dont 50 133 nouveaux cas ont été répertoriés en 2019, contre 29 072 en 2009.
Avec AFP
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