Face à la droite, Touraine défend la sincérité du PLFSS, coûte que coûte

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Publié le 12/10/2016
TOURAINE

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Crédit photo : S. TOUBON

Auditionnée mardi soir par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, Marisol Touraine a défendu bec et ongles la crédibilité du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui sera débattu dans l'Hémicycle à partir du 25 octobre.

Les députés de l'opposition n'ont pas manqué d'attaquer ce texte sur le thème de l'insincérité budgétaire, concernant notamment le retour à l'équilibre des comptes sociaux. « On aimerait vous croire, mais à la veille d'élections nationales il est toujours bon de faire des promesses », a suggéré la députée LR Bérengère Poletti. « La ficelle est un peu grosse, vous avez fait des efforts, enfin surtout les Français, le corps médical et paramédical, l'industrie du médicament… », a ajouté la députée des Ardennes, soulignant que la dette sociale serait encore de 152,4 milliards d'euros en 2016. Pour Bernard Perrut (LR, Rhône), la réduction affichée du déficit « ne sera pas sans conséquence sur les ménages et les entreprises ».

Le député centriste Francis Vercamer a épinglé de son côté la « cinquième saison » du PLFSS « dont la bande-annonce s'annonçait passionnante ». « Mais cette saison ne sera pas "Plus belle la vie", la déception est au bout de la télécommande, s'est amusé le député du Nord. On nous présente uniquement le régime général pendant que le fonds de solidarité vieillesse (FSV) est à 3,8 milliards d'euros de déficit ».

La gauche de la gauche s'est elle aussi montrée sceptique. « Ces trois milliards de dettes en moins seront supportés par les hôpitaux déjà au bord de l'asphyxie », s'est émue Jacqueline Fraysse, cardiologue, élue Front de gauche des Hauts-de-Seine. 

Le redressement, une réalité

Il en fallait davantage pour ébranler la ministre de la Santé. « La Sécurité sociale n'est pas une série télé et elle appelle à plus de sérieux que cela », a répliqué Marisol Touraine, avant de répondre aux questions des seuls députés qui n'avaient pas quitté la séance.

Marisol Touraine a confirmé que le déficit du régime général serait ramené à 400 millions d'euros l'an prochain et même qu'il n'était pas exclu « de faire mieux ». « Je suis perplexe sur le fait que certains contestent ces chiffres, voire les imputent à leur propre réforme des retraites de 2010, a lancé la ministre. Le redressement des comptes est bien une réalité et nous ne l'avons fait payer ni aux patients, ni aux professionnels de santé. »


Source : lequotidiendumedecin.fr