Quelque 9 401 décès prématurés pourraient être évités chaque année, si les habitants de 56 métropoles européennes étaient aussi adeptes du vélo que les Danois, estime une étude de la CEE-ONU et du bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publiée dans le cadre du Programme paneuropéen sur les transports, la santé et l’environnement (PPE-TSE), alors que les ministères européens concernés se réunissent à Paris depuis le 14 avril et jusqu’à ce soir.
À Copenhague, le vélo est en effet utilisé dans 26 % des déplacements ; à Amsterdam, cette proportion s’élève à 33 %. Vient ensuite Berlin avec 13 %, qui pourrait, en cherchant à se hisser au niveau de Copenhague, sauver 151 vies.
Éviter les matières particulaires
Paris stagne au bas du classement avec un poids du vélo dans les déplacements de 3 %, un peu devant Athènes (2 %) ou Madrid, Sofia, et Budapest (1 %).
Selon l’étude, le développement du vélo aurait des bénéfices tout à fait dignes de toute autre politique de santé. Le chiffre de 9 401 pourrait même être revu à la hausse en prenant en compte toutes les villes européennes.
Les transports sont responsables de la réduction de l’espérance de vie de 9 mois pour les Européens exposés aux matières particulaires (selon une précédente étude du bureau régional de l’OMS) et de 120 000 décès prématurés, liés aux accidents de la circulation. En outre, l’exposition à des niveaux excessifs de bruit lié aux transports routiers touche plus de 70 millions de personnes. Les transports représentent environ 24 % des émissions totales de gaz à effet de serre en Europe et en Amérique du Nord.
Les coûts globaux des impacts environnementaux et sanitaires des transports peuvent atteindre jusqu’à 4 % du PIB d’un pays.
Emplois verts
Au-delà de la santé, l’économie verte pourrait participer à la création d’au moins 76 600 emplois, toujours selon le postulat que chaque métropole de la région paneuropéenne a une part modale identique à celle de Copenhague. La capitale danoise a en effet estimé à 650 le nombre d’emplois liés au vélo. Et c’est sans compter les emplois directs, indirects ou induits, qui pourraient être créés en parallèle, notamment avec le cyclotourisme.
Le bureau européen de l’OMS appelle donc à une « déclaration de Paris (voir encadré) courageuse, promettant des investissements publics dans des transports écologiques et sains », selon les mots de la directrice régionale Zsuzsanna Jakab.
La déclaration de Paris prône des transports sains
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