Le 12 octobre prochain, à l'occasion de la journée mondiale contre les rhumatismes, l'Inserm-Aviesan (Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé), la fondation Arthritis et la société française de rhumatologie (SFR) organiseront la journée « Ensemble contre les rhumatismes » 2 016 (ECR 2 016).
Lors de la présentation de cette initiative, le Pr Francis Berenbaum, chef de service de rhumatologie de l'hôpital Saint Antoine à Paris, a précisé qu'un des principaux objectifs de cette journée était de délivrer un message de sensibilisation à destination du grand public sur ces pathologies mal connues que sont les maladies ostéoarticulaires.
Pour 3 Français sur 10, les rhumatismes ne sont pas une maladie
Selon un sondage IFOP « les Français et les rhumatismes » mené en août 2016 auprès d'un échantillon représentatif de 1 011 personnes âgées de 18 ans et plus, près de 3 Français sur 10 ne considèrent pas que les rhumatismes sont des maladies et la plupart des sondés estiment qu'il s'agit de préoccupations qui touchent les personnes âgées. Paradoxalement, alors que les sondés se sont estimés, au moment de l'étude, en bonne santé à 73 %, ils étaient 1 sur 2 à déclarer, dans le même temps, souffrir de douleurs articulaires (dont plus d'1/3 chez les 18-24 ans).
D'après le Pr Berenbaum, il existe beaucoup d'idées reçues à propos des maladies rhumatismales. Il pointe notamment la croyance selon laquelle ces pathologies ne sont pas mortelles. Or, « il est désormais établi que la pratique d'une activité physique est très efficace pour la prévention des maladies cardio-vasculaires ou pour améliorer l'efficacité des traitements contre le cancer ». Mais pour pratiquer une activité physique, « il faut que la personne soit capable de marcher, de bouger. » Indirectement, ces pathologies sont bel et bien mortelles. Il convient donc de corriger le tir en informant mieux la population des implications réelles que ces maladies peuvent avoir sur la santé. Qui plus est, alors que le bureau régional de l'OMS région Europe vient de reconnaître, le 15 septembre 2016, que les maladies ostéoarticulaires sont la première cause d'invalidité, tous âges confondus, en Europe.
Mieux financer la recherche
Lionel Comole, directeur et porte-parole de la fondation Arthritis, et le Pr Berenbaum ont également profité de l'occasion pour rappeler que la recherche sur les maladies ostéoarticulaires avait permis deux avancées majeures, ces dernières décennies : la biothérapie, avec les anti-TNF notamment, et la mise au point d'un test biologique de diagnostic rapide de la polyarthrite rhumatoïde. Mais ils ont également souligné le besoin impérieux de trouver de nouvelles approches diagnostics et thérapeutiques, en particulier pour deux pathologies pour lesquelles il n'existe, à l'heure actuelle, aucun traitement : l'arthrose (qui touche 9 à 10 millions des Français) et le lupus. Ils plaident donc pour un financement plus fort de la recherche et comptent sur la journée du 12 octobre pour sensibiliser également les décideurs politiques à cette nécessité. « Nous manquons de financements, les chercheurs ne sont pas assez nombreux, mais nous sommes dans les starting-blocks », signale le Pr Berenbaum, pour qui les progrès de la recherche suivront là si les financements sont suffisants.
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