Pour museler la révolte sociale qui gronde dans toute l’Italie, le gouvernement de Mario Draghi a décidé de commencer à déverrouiller le pays. Cette décision concerne 14 régions sur 20 et notamment tout le nord du pays à l’exception de la Vallée d’Aoste. L’opération a commencé par la réouverture lundi matin des bars et des restaurants dans toutes les régions classées en zone jaune. Mais seulement en terrasse et jusqu’à 22 heures.
Car malgré les pressions des gouverneurs des régions concernées par ce dispositif et la Ligue, l’interdiction de sortir reste en vigueur entre 22 heures et 5 heures du matin. Les cinémas, théâtres, musées et salles de concert peuvent aussi lever leurs rideaux mais sous certaines conditions. C'est-à-dire avec une capacité d’accueil réduite à 50 % pour garantir la distanciation et le port du masque obligatoire.
Au chapitre de l’Éducation, les écoles, collèges et universités donnent la priorité aux cours en présentiel, soit aux alentours de 89 % à l’échelle nationale. Enfin, les déplacements sont désormais autorisés entre les régions d’une même couleur. Le gouvernement examinera l’évolution de la courbe épidémiologique vers le 17 mai prochain. À moins d’une détérioration des chiffres, l’opération « déverrouillage » continuera avec notamment une petite retouche au niveau du couvre-feu qui sera retardé d’une heure. Dans le cas contraire, ce ne sera pas le retour aux restrictions car le processus de réouverture est irréversible, a averti Mario Draghi. Mais le chef du gouvernement sortira probablement un plan B, avec peut-être à la clef, un report de la réouverture des activités non essentielles, comme les piscines et les centres commerciaux actuellement fermés durant le week-end.
Des chiffres insuffisamment bas pour les scientifiques
Toutefois, pour une partie de la communauté scientifique et du Conseil scientifique, de plus en plus mis sur la touche par Mario Draghi, la décision de réouverture est prématurée. Car pour les experts, les chiffres ne sont pas encore suffisamment bons. Selon les dernières estimations publiées en ce début de semaine par le ministère de la Santé, le taux d’incidence est à 5,8 % et la barre des 117 000 décès a été franchie.
À l’échelle nationale, il est vrai que le taux de reproduction (R0) a baissé en une semaine de 0,85 à 0,8 mais il pourrait remonter rapidement avec la réouverture notamment des bars et des restaurants. La campagne de vaccination est entrée dans une nouvelle phase avec 17 592 423 personnes immunisées soit 21 % de la population globale, dont 5,2 millions à deux doses (8,8 %). Un nombre insuffisant pour de nombreux spécialistes. Il y a aussi la découverte en Vénétie de deux cas de patients positifs au variant indien et d’un autre en Toscane.
Et enfin, l’exemple de la Sardaigne. Seule zone blanche de toute l’Italie en février dernier avec un taux de reproduction du virus le plus faible de toute la Péninsule (0,6 % contre 1 %), la Sardaigne a été rétrogradée à la fin du mois de mars dans la catégorie des zones rouges. « En trois semaines à peine, la Sardaigne a réduit tous ses efforts en cendres », rappelle le virologue Fabrizio Pregliasco, estimant que la pandémie ne finira pas avant 2023.
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