Alors qu'un Conseil de défense est prévu ce vendredi 17 décembre avec de possibles recommandations pour les fêtes de fin d'année, le Conseil national professionnel (CNP) de gériatrie appelle, dans un communiqué sur les visites aux résidents en Ehpad, « à faire preuve de tact et mesure afin de protéger sans isoler ».
Visites interdites, sur rendez-vous ou limitées à l'après-midi, test exigé en plus du passe sanitaire : des représentants des familles ont en effet critiqué les restrictions de liberté imposées au nom du Covid aux résidents dans certains établissements pour personnes âgées, lors d'une conférence de presse du 15 décembre organisée par le collectif « Ehpad familles 42 et autres départements ».
Des exigences contradictoires
Avec la cinquième vague, des agences régionales de santé ou des conseils départementaux adressent des consignes aux directeurs d'établissements et réduisent les libertés des résidents et de leurs familles, a confirmé Éric Fregona, directeur adjoint de l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Certains Ehpad se ferment aux visites, alors que « ce sont pratiquement les endroits les plus sûrs de France avec 96 % des résidents et 100 % des personnels vaccinés », a ajouté Pascal Champvert, président de l'AD-PA.
Pour le CNP, les gestionnaires d'Ehpad peuvent se trouver « confrontés à deux exigences contradictoires, l'une sécuritaire, s'appuyant sur l'application du principe de précaution, la seconde, privilégiant le respect de la liberté et de l'autonomie ».
Vaccination complète et gestes barrières
Pour le CNP, si les résidents répondent à un schéma vaccinal complet et à un rappel, « ils doivent pouvoir bénéficier des visites de leurs proches », est-il écrit. « Le droit commun doit donc s'appliquer au sein des établissements », lit-on dans le communiqué signé par le Pr Claude Jeandel, président du CNP. Seuls sont en isolement pendant 10 jours les résidents testés positifs (symptomatiques ou non, vaccinés ou non), la levée de la quarantaine nécessitant « un test négatif à J10 ». Pour les résidents négatifs non vaccinés ou avec schéma incomplet, il est nécessaire de limiter les interactions avec les personnes extérieures (salle à manger sectorisée si cas contact négatif, arrêt des activités collectives sans portage de masque permanent).
Le CNP insiste sur le respect des gestes barrières, « si possible par les résidents, et bien entendu par les professionnels et visiteurs extérieurs » : aération des locaux, hygiène des mains, port du masque en intérieur et distanciation physique de 2 mètres lorsque le résident est dans l'incapacité de porter un masque.
Un appel à un protocole mesuré
Le CNP tient à souligner que, dans la majorité des cas, les contaminations en Ehpad concernent « soit des résidents ou des professionnels non vaccinés, soit des résidents vaccinés dont l'immunoprotection s'avère moins efficace à distance de leur deuxième dose ». Et de rappeler que la priorité au sein des Ehpad est de conférer une couverture vaccinale maximale « en procédant au rappel, tant auprès des résidents que des professionnels y exerçant, et ce sans attendre un délai de 5 mois afin de faciliter la logistique de vaccination en établissement ». Ainsi, « la survenue de cas incidents (résidents et/ou professionnels) ne justifie pas de contraindre les résidents indemnes de l'affection d'être soustraits des visites de leurs proches ».
Sur la même ligne, l'AD-PA et le collectif demandent que le nouveau protocole préparé par le ministère pour la période des fêtes rappelle que le droit commun doit s'appliquer, le CNP soulignant « la capacité des médecins coordonnateurs à adapter les mesures de façon singulière » et l'importance d'une décision collégiale et partagée avec les hotlines gériatriques pour les situations complexes (par exemple, résident déambulant positif).
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