« Ebola, Ebola… Invisible enemy… Ebola, Ebola… Aie confiance aux docteurs » chante le collectif de 11 artistes africains « Africa Stop Ebola ». Leur titre éponyme vise à soutenir les programmes de réponse de Médecins sans frontières (MSF) à l’épidémie en Afrique de l’Ouest. L’intégralité du bénéfice des ventes de la chanson sera reversée à MSF. Ce projet doit aussi permettre de sensibiliser les populations locales aux bons comportements à adopter face au virus. « Prenez Ebola au sérieux/C’est une maladie très grave/Dès que vous avez les symptômes, envoyez chercher les médecins/Ils pourront vous aider/Lavez-vous régulièrement les mains et éviter de serrer la main d’autrui », conseille dans son couplet le Malien Salif Keita d’abord en français puis en chant Malinké.
L’art et la culture pour sensibiliser
« Les comportements dans la lutte contre Ebola ont un véritable impact sur le virus », constate Claire Magone, directrice communication de MSF. Se laver les mains, résister à la tension de toucher les personnes malades ou les morts, faire confiance aux structures de santé dès que les premiers symptômes apparaissent… « Ces messages de base, MSF les passe. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les gouvernements aussi. Mais des artistes engagés de longue date auprès des populations des pays dont ils sont issus ont certainement davantage de crédit, de légitimité et d’influence sur les transformations de comportement », souligne-t-elle. « On est écouté partout en Afrique, jusque dans les petits quartiers », témoigne l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly. « L’informel chez nous est très important », poursuit le Guinéen Mory Kante. « Dans la plupart de nos villages, les gens ne sont pas éduqués. L’art et la culture restent le chemin le plus court pour communiquer avec les gens, pour qu’ils comprennent ce qu’il faut faire pour éviter de se faire infecter et se préserver de ce fléau », déclare le chanteur et joueur de kora.
Plus de 6 000 patients
« Au début de l’épidémie, six pays étaient touchés. Il en reste aujourd’hui quatre. Mais la lutte n’est pas finie. Le virus continue de se propager en Afrique, comme dernièrement au Mali qui voit apparaître quelques cas », indique le Dr Chibuzo Okonta, responsable du programme Ebola de MSF. « L’important dans cette lutte, c’est d’influer sur le comportement des gens », confirme-t-il, évoquant une chute du nombre cas d’Ébola au Libéria « grâce au travail d’information et de sensibilisation fait au niveau des communautés ». MSF est présent depuis le mois de mars dernier en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. Des équipes MSF sont aujourd’hui présentes au Mali et sont intervenues ces derniers mois au Sénégal, au Nigeria et en République démocratique du Congo. Plus de 3 400 membres de MSF sont actuellement sur le terrain dont 276 volontaires internationaux. Son programme d’action inclut près de 600 lits d’hospitalisation dans six centres, avec plus 1 200 tonnes d’équipements acheminés vers les pays touchés pour un budget estimé fin 2014 à 55 millions d’euros. Depuis mars dernier, plus de 6 000 patients ont été pris en charge dont 3 800 confirmés et 1 600 cas guéris. L’épidémie d’Ebola a déjà fait près de 5 500 morts et infectée plus de 15 000 personnes dans six pays de l’Afrique de l’Ouest.
L'agent de l'UNICEF soigné en France est guéri
L’agent de l’UNICEF touché par le virus Ebola et soigné en région parisienne depuis le 1er novembre a pu quitter dimanche le territoire français « guéri », a indiqué le ministère de la Santé. La personne prise en charge à l’hôpital Bégin de Saint-Mandé « a quitté le territoire français », a précisé le ministère. Cette personne, employée de l’UNICEF en Sierra-Leone et impliquée dans la lutte contre Ebola avait fait l’objet d’une évacuation sanitaire médicalisée et sécurisée par avion spécial. Il s’agit du deuxième cas de guérison en France après celle d’une infirmière française de Médecins sans frontières (MSF), rapatriée à la mi-septembre à la suite d’une contamination au Liberia et déclarée guérie début octobre après avoir également été prise en charge à l’hôpital Bégin.
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