Alors que l’Académie de médecine se voulait rassurante, en décembre dernier, sur la cigarette électronique, un nouveau document de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) affirme qu’il n’y a « aucun doute » sur la nocivité et en déconseille l'usage. « Elles sont dangereuses pour la santé » des usagers, mais aussi pour celle des personnes exposées aux fumées, insiste l’organisation, qui avait déjà émis de fortes réserves sur les cigarettes électroniques.
Les fumées rejetées sont elles aussi toxiques
Dans un rapport rendu public en début de semaine, sous forme de questions-réponses, l’OMS rappelle notamment les dommages causés par l’usage de la cigarette électronique : risque accru de maladies cardiaques et de complications pulmonaires, altération du développement des fœtus des femmes enceintes vapoteuses ou encore dommages sur le cerveau des adolescents.
L’exposition aux fumées issues du vapotage est également en cause, car elles comportent des « substances toxiques, dont le glycol, qui est utilisé dans la fabrication de l’antigel », poursuit l’OMS, qui recommande que le vapotage soit interdit dans les espaces publics et les lieux de travail confinés.
Si l’organisation souligne qu’il est « trop tôt pour fournir une réponse claire sur l’impact à long terme de leur utilisation ou de l’exposition à celles-ci », elle juge également qu’il n’existe pas assez de preuves pour affirmer que le vapotage est une aide à l’arrêt du tabac. Les cigarettes électroniques pourraient même, chez les adolescents, constituer une porte d’entrée vers la consommation de cigarettes dites conventionnelles.
« Un militantisme contre le vapotage »
Cette position va à l’encontre de celle adoptée en France par l’Académie de médecine. « Il ne faut pas se tromper d'ennemi ! », affirmait-elle en décembre dernier, alors qu’une épidémie américaine de pneumopathies, associées à un détournement de l’usage de la cigarette électronique, semblait remettre en cause son utilisation comme aide au sevrage tabagique. « Cette crise de confiance pourrait causer la mort de milliers de fumeurs alors que le tabac tue la moitié de ses fidèles consommateurs », assurait alors l'Académie.
Ce rapport de l’OMS relance ainsi une polémique qui a débuté avec l’arrivée des cigarettes électroniques sur le marché. Ainsi, pour Peter Hajek, chef de l’Unité de recherche sur la dépendance au tabac à l’Université Queen Mary de Londres, cité par l’AFP, la position de l’OMS relève du « militantisme contre le vapotage ». Il s’agit, selon lui, d’une « désinformation flagrante pour empêcher les fumeurs de passer à une option bien moins risquée ».
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