Disparition de Paul Cesbron, gynécologue défenseur de l'hôpital public

Admis mardi pour un AVC aux urgences de l'hôpital de Creil dans l'Oise, où il avait exercé depuis son ouverture en 1978 et dirigé la maternité pendant une quinzaine d'années, le Dr Paul Cesbron est décédé le lendemain à son domicile, rapporte notamment le quotidien L'Humanité.

Âgé de 80 ans, ce militant communiste, élu local, engagé pour les droits des femmes notamment celui à l'avortement, le gynécologue-obstétricien était un ardent défenseur de l'hôpital public. En janvier 2019, au moment de la fusion des hôpitaux de Creil et de Senlis, lorsque son ancienne maternité a été menacée de fermeture, le médecin retraité était des manifestants. « Fermer une maternité de niveau trois, équipée d'un plateau technique, d'un héliport, réalisant plus de 1 500 accouchements par an c'est du jamais vu » déplorait-il alors, réclamant un moratoire.

Militant pour l'IVG

Membre du conseil d’administration de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et des maternités de proximité, il a également participé aux états généraux des maternités au Blanc, dans l'Indre, en mars 2019. « La maternité de Creil avait sa place sur un territoire où vit une population défavorisée qui a besoin de services publics, expliquait-il à l'hebdomadaire Réforme. Un hôpital permet aussi de constituer du lien social au moment de la souffrance et de la mort mais bien sûr également au moment de la naissance. Cette fermeture est d’autant plus absurde que la maternité avait une activité importante et travaillait parfaitement bien en réseau avec les autres établissements. Nous allons continuer à nous battre contre cette fermeture ainsi que celles des autres petites maternités en France ».

Secrétaire de la Société d'histoire de la naissance, il a été l'auteur de plusieurs ouvrages dont La naissance en Occident en 2004 avec l'historienne des femmes et de la maternité, Yvonne Knibiehler. Il avait également cofondé en 1979 l’Association nationale des centres d’interruption de grossesse et de contraception, qu’il a présidé de 1992 à 2003 et s'est souvent exprimé en son nom pour défendre l'IVG.