Deux mois après son élection, Emmanuel Macron a pris la parole lundi après-midi, lors d'une déclaration d'une heure trente, devant le Parlement réuni en Congrès.
À la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre Édouard Philippe, le chef de l'État a livré un discours dense, ancré sur les sujets régaliens, la réforme des institutions et les « principes d'actions » qui devront guider le gouvernement durant les cinq prochaines années.
Si la défense et l'Europe ont pris une large part dans le propos présidentiel, la santé a été envisagée – au même titre que l'éducation, la culture ou l'environnement – comme un champ d'application de la politique réformiste qu'entend mener Emmanuel Macron. Pas question d'égrener les secteurs, métiers ou territoires susceptibles d'être concernés par ce grand ménage. Emmanuel Macron s'est contenté de fixer le « sens » du quinquennat tandis que le Premier ministre aura pour mission de lui « donner corps ».
Politique de l'inclusion de tous
Au chapitre des institutions « que le temps a figées », Emmanuel Macron a annoncé la réforme du Conseil économique, social et environnemental (Cese), amené à devenir un « trait d'union » entre la société civile et les instances politiques. Le nombre de ses membres sera réduit d’un tiers et ses règles de représentativité revues « de fond en comble ». Au-delà, il a annoncé l'introduction d'une dose de proportionnelle, la
réduction du nombre de députés et sénateurs et la suppression de la Cour de Justice de la République.
Le chef de l'État a appelé ensuite à prendre la vraie mesure de l'exclusion, « redéfinir nos moyens d’action, sans nous laisser arrêter par de vieilles habitudes, en associant l’État, les collectivités, les associations, les fondations, l'ensemble des Françaises et des Français engagés, bien souvent bénévoles (...) ». « Nous devons substituer à l’idée d’aide sociale, à la charité publique, aux dispositifs parcellaires, une vraie politique de l’inclusion de tous », a-t-il défendu. Emmanuel Macron a estimé que l’État, en protégeant les plus faibles, ne devait pas les transformer « en mineurs incapables » ou « en assistés permanents », et a appelé à se « désintoxiquer de l'interventionnisme public ».
Les médecins, eux, ont été cités au même titre que les « chercheurs » ou les « physiciens » comme les figures de « l'intelligence française » à laquelle il faut « redonner toute sa place ».
De l'art de la réforme
La feuille de route du chef de l'État repose sur trois principes : l'efficacité, la représentativité et la responsabilité. Pas question de multiplier les lois, a-t-il prévenu, souhaitant mettre un terme à cette « prolifération législative ». La loi accompagnera « de manière évidente le début du quinquennat » mais les élus seront appelés ensuite à préférer le contrôle et l'évaluation à la rédaction de nouveaux textes. On retrouve exactement cette approche sur la santé où Emmanuel Macron a promis davantage d'évaluation et d'expérimentation sans évoquer de nouvelle grande loi de santé.
L'autonomisation est une autre clé de voûte de la politique macronienne, qui doit diffuser dans de nombreux secteurs. Le « centralisme jabobin » est écarté au profil de « pactes girondins avec nos territoires et nos élus ». Emmanuel Macron a prévenu son Premier ministre : « La France se cabre, elle ne se réforme pas ». «Ce que nous avons à accomplir, c'est une véritable révolution », a-t-il conclu sous les applaudissements.
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