Quatre anciennes porteuses du dispositif contraceptif Essure, dont une médecin, ont fait part de leur volonté d'« agir contre l'État », réclamant des indemnisations ainsi qu'une étude indépendante.
Les quatre femmes et leur avocat Me Stephen Duval ont adressé une demande début février à la ministre de la Santé Agnès Buzyn pour qu'elle « reconnaisse la faute de l'État » et qu'elle « les indemnise », indique Me Duval. Sans réponse de la ministre dans un délai de deux mois, une procédure sera introduite devant le tribunal administratif.
Selon leur conseil, les quatres femmes ont établi la preuve du caractère toxique des implants Essure - commercialisé en France en 2002 puis retiré du marché français depuis septembre 2017, à la suite de la décision du laboratoire Bayer après une mise sous surveillance en 2017.
La soudure en cause, selon les plaignantes
Elles ont réalisé, à leurs frais, auprès du laboratoire Minapath basé à Villeurbanne, près de Lyon, des analyses. « C'est vraisemblablement la soudure qui est en cause, elle subit une forte érosion en relâchant dans les trompes des particules nocives au rang desquelles de l'étain », a précisé l'avocat. Des analyses « concordantes avec les données des études précliniques réalisées au début des années 2000 », estime-t-il.
« Cette toxicité aurait pu et aurait dû être décelée dès avant la mise sur le marché de ces dispositifs », poursuit-il, dénonçant une « profonde carence de l'État dans sa mission de contrôle et de police sanitaire ».
Une des plaignantes, Françoise Vanmuysen, chirurgien de profession, a réclamé au ministère de la Santé pour les victimes notamment « un protocole de recherche adapté et indépendant, une prise en charge sur le plan somatique (...) et un accompagnement psychologique », ainsi qu'une indemnisation.
Plusieurs plaintes en cours
En avril 2019, une trentaine de patientes ont déposé une plainte pénale après des effets indésirables de ce dispositif contraceptif définitif. Le pôle santé de Marseille s'est dessaisi au profit du pôle de santé publique de Paris, où les plaintes sont « en cours d'analyse », selon le parquet.
Le laboratoire est par ailleurs visé depuis 2017 par une action de groupe au civil regroupant plusieurs centaines de patientes.
Selon Me Duval, environ 200 000 femmes en France ont été implantées avec Essure.
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