En prévision du nouveau cycle du programme national nutrition santé (PNNS) (2018-2022), le Haut Conseil de la santé publique (HSP) a quantifié les objectifs afin de permettre l’évaluation subséquente dudit PNNS. Des objectifs « ambitieux » ont été retenus, affirme le HCSP, du fait de « l’impact des facteurs de risque nutritionnels sur les maladies chroniques et la mortalité ».
Les objectifs quantifiés retenus concernent les consommations alimentaires, les apports nutritionnels, les repères transversaux (produits Bio et ultra-transformés), l’activité physique et la sédentarité, le statut nutritionnel et l’allaitement maternel, et suivent les repères initialement prévus dans le PNNS.
Diminuer de 15 % la prévalence de l’obésité chez les adultes
Le HCSP présente ainsi des objectifs d’augmentation pour la consommation de fruits et légumes (de sorte que 80 % au moins consomment au moins 3,5 portions de fruits et légumes par jour), de produits céréaliers complets, de légumineuses (de sorte que 100 % de la population consomme au moins une portion de légumineuses par semaine), de fruits à coque sans sel ajouté…
En revanche, la consommation de viande rouge et de charcuterie doit baisser (100 % de la population doit consommer en dessous du seuil de 500 g de viande et de 150 g de charcuterie par semaine), de même que celle de boissons sucrées et d’alcool.
La consommation de sel et de sucres doit elle aussi baisser : 90 % des adultes doivent consommer moins de 7,5 g de sel par jour et 100 % de la population doit être en dessous du seuil de 100 g de sucres hors lactose et galactose par jour.
Pour le HCSP, la consommation des produits ultra-transformés (qui avaient été mis sur la sellette récemment par une étude INSERM) doit baisser de 20 % entre 2018 et 2021, et celle de produits Bio doit augmenter (de sorte que 100 % de la population consomment au moins 20 % de leurs consommations de fruits et légumes, produits céréaliers et légumineuses issues de produits bio par semaine).
Les objectifs du HCSP en matière de statut nutritionnel concernent d’abord le surpoids et l’obésité, de façon à diminuer de 15 % la prévalence de l’obésité chez les adultes, à stabiliser la prévalence du surpoids chez les adultes, à stabiliser la prévalence de l’obésité chez les femmes de faible niveau socio-économique et à stabiliser la prévalence de l’obésité morbide par la prévention (hors chirurgie bariatrique). Mais la dénutrition n'est pas oubliée (réduire le pourcentage de personnes âgées dénutries vivant à domicile ou en institution de 15 % au moins pour les > 60 ans et de 30 % au moins pour les > 80 ans).
Moins de 3 heures par jour devant un écran… hors activité professionnelle
Concernant l’activité physique et la sédentarité, l’HCSP souhaite que soient atteints les objectifs de 80 % de la population adulte avec un niveau d’activité physique au moins modéré, et d’une réduction de 20 % du nombre d’adultes passant plus de trois heures par jour devant un écran en dehors de leur activité professionnelle.
Concernant la promotion de l’allaitement maternel, « dans le respect de la décision de la femme », elle doit permettre d’augmenter de 15 % au moins le pourcentage d’enfants allaités à la naissance pour atteindre un taux de 75 % d'enfants allaités à la naissance et d’allonger de 2 semaines, la durée médiane de l’allaitement total (quel que soit son type), soit la passer de 15 à 17 semaines.
En novembre 2017, le HCSP conseillait une intervention sur les déterminants environnementaux (modification de l’offre alimentaire et d’activité physique), entre autres en faisant intervenir la voie réglementaire, pour améliorer la politique nutritionnelle en France. Le Haut Conseil soulignait aussi que le statut nutritionnel stagnait pour les populations défavorisées.
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