On ne dénombre plus les adhésions quotidiennes au réseau social Facebook. Il y en a tant. Destiné à l’origine aux seuls étudiants américains, le site attire désormais des hommes et femmes de tout milieu culturel, de tout horizon géographique, de tout âge. Les enfants comme les adultes y sont aujourd’hui légion. Chez les 8-17 ans, ils sont 48 % à se connecter régulièrement aux réseaux sociaux, révèle l’étude, réalisée par TNS SOFRES. Celle-ci s’est penchée sur une tranche d’âge qui apparaît fort disparate, de l’enfance aux confins de l’adolescence, et qu’elle a souvent scindée afin d’affiner ses analyses : d’une part les 8-13 ans et d’autre part les 14-17 ans. Car les constats et les réponses à apporter ne sont pas les mêmes selon les catégories d’âges. Les 8-13 ans fréquentent certes moins souvent les réseaux sociaux (ils sont 18 % à y surfer), mais ils sont les plus exposés aux risques et le font en dépit des règlements leur en défendant l’accès. Quant aux 14-17 ans, auxquels ces sites sont ouverts, ils sont près de 79 % à s’adonner à cette pratique.
Pour la plupart des jeunes sondés, les sites de réseaux sociaux ne sont pas un jeu ouvert à tous les excès. Mais, selon les auteurs de l’enquête, s’ils apparaissent sensibilisés aux risques que la pratique comporte quant à la vie privée, ils ne savent guère s’en préserver. Ils livrent aisément à leurs « amis » virtuels, qu’ils connaissent parfois à peine, des informations personnelles concernant leur identité, leur âge, leurs centres d’intérêts. Les filles en particulier, dit l’étude, exhibent en ligne de nombreuses photos d’elles ou de leurs camarades, sans prendre garde à la possible venue sur leur profil de visiteurs mal intentionnés. Par ailleurs, certaines publications postées sur le « fil d’actualité » des réseaux sociaux, à caractère sexuel, raciste ou violent, et que les modérateurs peinent à filtrer, sont souvent choquantes pour les enfants qui y ont accès.
Des parents démunis.
L’étude s’adresse également aux parents, remparts privilégiés contre les atteintes que peuvent causer aux jeunes l’utilisation des réseaux sociaux. Or, ils ne surveillent pas suffisamment cette pratique, 45 % des enfants ne se disant pas contraints dans l’utilisation de Facebook. Francois Frondard, président de l’UNAF, explique que les parents « se sentent démunis, inexpérimentés ou rejetés par leur adolescent qui défend son jardin secret ». Aussi, les auteurs du rapport leur font-ils des recommandations. À commencer par la vérification des conditions matérielles de l’accès aux réseaux. Il s’agit par exemple d’éviter que le jeune n’y accède dans un endroit isolé ou d’être attentif aux nouveaux usages mobiles (notamment aux smartphones, qui donnent un accès direct). Il est conseillé dans un deuxième temps aux parents un dialogue constructif avec leur enfant, non seulement sur le temps accordé à ce type de sites Internet mais aussi sur les activités auquel il s’adonne lorsqu’il y surfe.
En les invitant « à réfléchir avant de publier une information personnelle » ou à démystifier la vaine « course aux amis », les jeunes peuvent ainsi être responsabilisés sur les risques que comporte la pratique. La peur et le rejet que peuvent ressentir les parents devant elle doit s’effacer au profit d’une démarche d’initiation : « L’éducation numérique, c’est aussi le rôle des parents d’aujourd’hui ! », conclut Isabelle Falque-Pierrotin, vice-présidente de la CNIL.
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