On ne peut pas dire en effet que M. Macron soit socialiste, et on le classerait plutôt parmi les libéraux si on ne craignait d’être démenti par l’une de ses nombreuses initiatives, auxquelles il a décidé de ne pas mettre un terme, en dépit de la période électorale qui vient de s’ouvrir et qui durera jusqu’aux échéances de 2017. M. Macron a montré à diverses reprises qu’il se moque des étiquettes et qu’il ne lui importe pas d’appartenir à une caste ou à une école. Le maître-mot qui l’anime, c’est le pragmatisme et il entend tout mettre en œuvre pour créer de la croissance et des emplois quelles que soient les difficultés politiques de sa tâche. Le président de la République et le Premier ministre ont ardemment souhaité de le placer là où il est, ce qui révèle leur pensée profonde en matière de réformes. S’il leur arrive de tempérer les actions et déclarations de celui qui, malgré tout,apparaît comme leur protégé, c’est parce qu’ils sont infiniment plus sensibles que lui à l’humeur du temps, aux tourments de la gauche, aux enjeux électoraux.
Lui, Macron, n’en a cure et ne croit pas qu’il fera de la politique pendant des décennies. Il voudrait seulement associer son nom à ces changements dont la France a tellement besoin mais que nombre d’élus lui refusent au nom de leurs convictions certes, mais au prix de la stagnation. C’est en quelque sorte un ambitieux de l’action, c’est-à-dire qu’il a plus de goût pour la chose accomplie que pour son succès personnel. Il est significatif à cet égard que les remontrances glissent sur sa peau comme l’eau sur le cuir et que, face à un échec, il n’est jamais découragé. Il joue une pièce compliquée dans un théâtre d’ombres. Tout le monde sait ce qu’il veut faire et où il va, et ses collègues le lui reprochent, mais il continue à dire, avec une voix qui ne tremble jamais sous le mensonge, que son action est compatible avec le socialisme. Il a raison : les Français se moquent bien de la couleur du remède pourvu qu’il soit efficace. Pour le moment, ils se contentent de le soutenir parce qu’il voit en lui une promesse plus sérieuse qu’un engagement de campagne électorale. Mais ils attendent en réalité des résultats concrets.
Il inquiète Hollande et embarrasse Valls.
Emmanuel Macron est utile au pouvoir qui feint de se laisser déborder par son enthousiasme. En même temps, il commence à inquiéter François Hollande, qui ne souhaite pas se créer de nouveaux ennemis alors que s’approchent les élections. Et il gêne Manuel Valls parce qu’il le prive de sa réputation de réformateur. Avec la loi Macron 2, censée apporter encore plus dynamisme à l’économie française, on en vient à croire que le jeune ministre de l’Économie, l’homme qui a remplacé Arnaud Montebourg pour adopter une politique diamétralement opposée à celle de son prédécesseur, l’opinion en vient à se demander si c’est Manuel qui gouverne ou si c’est Emmanuel. On s’en doute, il y a une complicité originelle entre les deux hommes, mais, exposée au feu de l’action, elle commence à se transformer en rivalité, les Français ne jurant plus que par M. Macron et la popularité de M. Valls diminuant. Il demeure que, lorsqu’il faut lancer et réussir des réformes, il vaut mieux être vierge, ne pas se soucier des conséquences et prendre des risques. Toutes choses dont M. Valls n’est qu’à moitié capable dès lors qu’il fait carrière et que son ambition, pourtant largement récompensée à ce jour, ne se limite pas au poste prestigieux qu’il occupe à l’heure actuelle. M. Macron lui, peut rejoindre le monde des affaires, celui-là même d’où il vient et que ses camarades socialistes considèrent comme une tare congénitale, même si, faut-il le rappeler une fois de plus, ce sont les entreprises qui créent les emplois dits marchands, les seuls qui vaillent.
Il faut toute la dureté du combat politique pour que M. Macron ne trouve pas dans l’opposition les sympathies que la majorité lui nie. C’est la solitude du coureur de fond.
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