La Haute Autorité de santé (HAS) recommande d'anticiper d’ores et déjà l'organisation d'une campagne de rappel vaccinal contre le Covid-19 pour l'automne 2022, à destination des populations les plus à risque de formes graves de la maladie (en particulier, les personnes immunodéprimées et leur entourage, les personnes de 65 ans et plus et/ou présentant des comorbidités à risque de forme grave).
Dans une réponse à une autosaisine publiée ce 25 mai, la HAS explique avoir travaillé sur trois scénarios décrits par l’Organisation mondiale de la santé sur la circulation du Sars-CoV-2 en France durant les prochains mois, du plus optimiste (retour à la normale) au plus sombre (émergence d'un variant plus virulent, à l'origine d'une nouvelle vague épidémique). Pour chaque scénario a été définie une stratégie vaccinale adéquate.
La vaccination des professionnels de santé à envisager
Le scénario le plus probable, estime la HAS, veut que le virus poursuive son évolution et que l'immunité faiblisse tout en restant suffisante pour limiter formes graves et décès dans la majorité de la population. La reprise épidémique serait périodique ; l'incidence et le nombre de cas graves seraient découplés. La HAS juge nécessaire alors de vacciner à nouveau les personnes à risque de développer des formes graves (et non seulement les immunodéprimés, comme dans le scénario le plus optimiste). Et de préconiser de coupler cette campagne de vaccination anti-Covid à celle de la grippe, cet automne, pour des raisons logistiques.
La HAS recommande également « d’envisager la vaccination des professionnels de santé au regard notamment des futures données d’efficacité vaccinale contre les formes asymptomatiques de la maladie (question de l’efficacité contre la transmission de la maladie) ».
Renforcer la vaccination des plus vulnérables
Elle n'élude pas néanmoins le risque d'un scénario plus pessimiste avec l'émergence de nouveaux variants : une campagne de vaccination à large échelle serait alors nécessaire.
D'ici là, l'agence appelle à poursuivre encore et toujours les efforts pour vacciner ceux qui ne le sont pas ou qui n'ont pas reçu leur première dose de rappel, en particulier, les plus âgés, pour lesquels la couverture vaccinale complète avec rappel est insuffisante (seulement 76 % des plus de 80 ans ont eu un rappel au 11 mai 2022), ou les populations défavorisées.
Selon les derniers chiffres des autorités sanitaires, la France a recensé quelque 32 000 cas ce 24 mai, soit une moyenne de 22 579 cas quotidiens sur sept jours. Il y a un mois, la moyenne sur sept jours était de plus de 76 000.
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