Agences sanitaires, fédérations hospitalières publiques et privées, syndicats libéraux, urgentistes, sociétés savantes, ordres, pharmaciens, infirmiers, kinés, Assurance-maladie… Le nouveau ministre de la Santé Olivier Véran a réuni ce matin l’ensemble des acteurs de la santé – une soixantaine de personnes – pour préparer la France à une éventuelle crise sanitaire liée au COVID-19.
« La France est prête mais chaque risque viral émergent est spécifique et la gestion de l’incertitude n’est pas simple ; nos concitoyens attendent de l'État une parole rassurante et transparente », a-t-il indiqué en introduction de cette réunion de deux heures.
Entre opération séduction et gestion de crise
S'adressant aux professionnels de santé, le Dr Véran a salué leur mobilisation et a appelé à son intensification. « La préparation ne peut se faire sans vous », a-t-il déclaré, taclant les « plans verticaux jacobins ». Et d’enfoncer le clou à l’égard de la médecine de ville : « Nos plans ont été pensés sans elle. On sait qu’ils ont été mal acceptés. Je ne déciderai pas seul sur ces sujets », a-t-il promis.
Concrètement, les cas les plus graves doivent être adressés à l'hôpital. « Mais nous devons réfléchir aux capacités de réponse du secteur ambulatoire dès maintenant, a-t-il indiqué. Il nous faut réfléchir à la meilleure organisation à mettre en place pour répondre à un scénario où un grand nombre de patients devraient être confinés à domicile. » Une adresse mail a été mise en place pour que les soignants puissent contacter le ministère de la Santé.
Plan ORSAN-REB déjà enclenché
Le nouveau ministre a aussi mentionné le déclenchement du plan ORSAN-REB (pour risques épidémiques et biologiques) par les agences régionales de santé (ARS), à la demande d'Agnès Buzyn, le 13 février dernier. Ce dispositif doit permettre d'assurer la prise en charge de patients infectés et d'endiguer la propagation du virus. « Aujourd'hui il n'y a pas d'épidémie, pas de cluster, pas de chaîne de transmission mais chaque ARS doit être capable de prendre en charge une situation qui peut évoluer rapidement », a expliqué le directeur général de la Santé (DGS) Jérôme Salomon.
Questions éthiques
« Des questions éthiques se posent, a souligné Olivier Véran, sur la façon dont nous parlons des personnes » en employant les termes de cas-suspects ou de « super-spreaders » (« super-propagateurs »).
Enfin, le ministre de la Santé a précisé que quatre personnes étaient encore hospitalisées en France (sur douze cas hospitalisés initialement) et porteuses du coronavirus, trois à Lyon, une à Saint-Étienne. Il s'agit de quatre des six Britanniques contaminés fin janvier par un compatriote de retour de Singapour à l'occasion d'un séjour dans un chalet aux Contamines-Montjoie, dans les Alpes. La fille de l'octogénaire chinois, décédé ce week-end, est guérie, et en attente de rapatriement. En revanche, un troisième cas français a été diagnostiqué parmi les quatre ressortissants français à bord du paquebot « Diamond Princess », en quarantaine au Japon. Le passager, qui ne réside pas en France métropolitaine, n'a pas pour l'instant fait de demande de rapatriement.
L'épidémie à coronavirus a fait près de 1 900 morts à ce jour, tandis que le nombre de contaminations en Chine s'élève à plus de 72 300, et à environ 900 dans le reste du monde.
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