Les cabines à UV sont responsables de près de 800 morts par an en Europe par cancer de la peau et ceux qui utilisent ces appareils ont un risque accru de 20 % de développer un jour un mélanome, selon une étude publiée dans le « British Medical Journal » (BMJ).
Parmi les 64 000 cas de mélanome cutané diagnostiqués chaque année dans 18 pays européens, quelque 3 438, soit 5,4 % « sont liés à l’usage de cabine à UV », indique la méta-analyse réalisée par l’International prevention research institute (IPRI) de Lyon et l’European institute of oncology (IEO) de Milan. En se fondant sur 27 études, les chercheurs des deux instituts estiment que « le risque de mélanome cutané est accru d’environ 20 % pour ceux qui ont utilisé » au moins une fois ces appareils à bronzer qui diffusent des rayons ultraviolets artificiels. Le risque de développer un mélanome est même « doublé » lorsqu’on en fait usage avant l’âge de 35 ans, assurent les auteurs qui insistent sur le fait que ces cancers de la peau « sont évitables si on s’abstient de s’exposer à ce type d’appareil ».
Vers des actions radicales
La prévention des effets néfastes associés aux cabines à UV doit s’appuyer sur des « actions plus fermes », estiment les chercheurs, rappelant que l’OMS recommande de restreindre l’usage des cabines aux mineurs et d’interdire les centres de bronzage qui ne sont pas contrôlés. « Si l’usage des cabines à bronzage par les adolescents et les jeunes adultes ne diminue pas substantiellement à court terme, des actions plus radicales devront être envisagées ».
En France, où entre 19 et 76 décès annuels sont dus à l’usage des cabines UV, la ministre de la Santé a annoncé, en mai dernier, qu’un décret était en cours pour durcir la réglementation sur ces cabines. Plus récemment, la mission d’information sur les dispositifs médicaux implantables et les interventions à visée esthétique présidée par la sénatrice Chantal Jouanno recommandait leur « interdiction pure et simple ».
La réponse des professionnels
Dans un communiqué, le syndicat national des professionnels de bronzage en cabine (SNPBC) indique que les centres de bronzage adhérents au syndicat sont aujourd’hui engagés dans une « démarche professionnelle responsable d’information et de prévention des personnes dites à risque face à l’exposition aux rayonnements ultraviolets, qu’ils soient solaires ou en cabine ». « Le diagnostic solaire, outil d’auto-évaluation développé avec la collaboration et sous le contrôle du département de dermatologie de l’hôpital Bichat - Claude-Bernard (Paris), est aujourd’hui mis à la disposition de chaque client dans 110 centres de bronzage, soit près de 20 % des centres spécialisés en France », poursuit le SNPBC en ajoutant que depuis sa mise en place au printemps dernier, 20 000 personnes ont pu effectuer cette auto-évaluation.
Le SPNBC précise que le déploiement de ce diagnostic solaire dans l’ensemble des établissements proposant des services de bronzage en cabine est l’une des cinq propositions concrètes faites aux pouvoirs publics pour améliorer la sécurité des consommateurs, dans le cadre de la révision du décret de 1997.
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