La riposte de la profession face à l'extension progressive du tiers payant continue. Après la publication par la CSMF, en début de semaine, de deux affiches expliquant aux patients pourquoi le médecin « refuse d'appliquer » le tiers payant généralisé, c'est au tour de l'Union française pour une médecine libre (UFML) d'enfourcher à nouveau ce cheval de bataille.
Ce jeudi, l'association « appelle les médecins à poursuivre leur pratique du tiers payant de façon libre » et invite « ceux qui seraient poursuivis par l’administration à remplir le module de signalement online pour prendre les mesures de leur défense ». Ce module sera accessible à partir du 1er janvier 2017 sur le site de l’UFML, précise-t-elle.
Assujettissement
De fait, à compter du 1er janvier prochain, l'application du tiers payant Sécu deviendra officiellement un droit pour tous les patients à 100 % (femmes enceintes et personnes en ALD). « Notre position n’a pas changé, déclare le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML. Depuis février 2014, nous disons que le tiers payant doit être et doit rester une liberté. Il est de fait pour les actes lourds, les CMU et les AME, qui sont l'exception et l'honneur du système sanitaire français ».
Pour l'UFML, rien ne justifie l’extension généralisée du tiers payant, « sauf des intérêts politiques, idéologiques et financiers ». Elle voit dans cette réforme subie par la profession « l’assujettissement des médecins aux organismes payeurs, la mainmise totale de l'État et des financeurs sur le soin, la création d'une médecine basée sur des critères comptables et non sur des critères médicaux et le développement à terme des réseaux de soins (...) ».
De son côté, le ministère de la Santé relève une montée en charge « significative » du tiers payant depuis le début de l'année 2016 pour les personnes à 100 %. Selon des données dévoilées par l'AFP, le tiers payant a été appliqué par les médecins généralistes dans 73,7 % des cas de patients en ALD en octobre 2016 (contre 66 % au premier trimestre). Pour les spécialistes, il a augmenté de 76,9 % à 78,7 % pendant cette période. Pour les femmes enceintes, le tiers payant a été réalisé par 64,5 % des généralistes en octobre (contre 55,8 % au premier trimestre) et 45 % chez les spécialistes (contre 39,3 %).
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