La Haute autorité de santé (HAS), en collaboration avec la Fédération des organismes régionaux et territoriaux pour l’amélioration des pratiques en santé (FORAP), publie un guide pour accompagner les établissements de santé et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) dans une démarche de bientraitance. « Nous remarquons dans nos missions régionales que cette notion émerge depuis 5 ans et que les professionnels travaillent dessus depuis 3 ans », explique le Dr Philippe Michel, médecin de santé publique et président de la FORAP.
Bientraitance n’est pas le contraire, stricto sensu, de la maltraitance. « C’est une démarche globale de prise en charge des patients et de leur entourage », explique Véronique Ghadi, responsable du projet pour la HAS, et co-auteure avec Claire Compagnon d’un précédent rapport sur la maltraitance ordinaire. « Il faut avoir un œil sur ce type de maltraitance. Mais la bientraitance est un questionnement collectif et individuel plus large, une responsabilité partagée entre établissements et professionnels, avec la participation des usagers » poursuit-elle.
Un changement de paradigme
Le kit de 7 outils proposé par la HAS a été élaboré dans la perspective d’un changement de culture. Une première enquête a été conduite dans les 123 établissements et EPHAD de 6 régions, afin de connaître leurs besoins. Puis chaque région a travaillé sur un outil, expérimenté par une autre région.
Au final, 2 fiches portent sur l’évaluation et aident à établir un bilan de l’organisation de l’établissement et des pratiques des professionnels de santé. Deux autres concernent la prévention avec notamment une « cartographie des risques » de maltraitance. Enfin, les 3 derniers visent le management, via l’animation d’équipe, l’élaboration d’un cahier des charges, et la déclinaison d’une charte.
« Ce sont des aides, pas des recommandations », précise le Dr Florence Saillour-Glénisson, responsable du projet pour la FORAP. « Nous constatons les limites de la HAS : les recommandations n’ont pas entraîné la bientraitance. Il faut un changement pratique et un accompagnement des professionnels : nous sommes dans la pédagogie avant la certification qui interviendra en 2014 » renchérit Véronique Ghadi. Le kit est pensé en complémentarité avec le programme MobiQual, destiné à l’amélioration de la qualité dans le médico-social.
Des formations à la clé
Les usagers devraient avoir toute leur place dans le processus d’amélioration de la bientraitance, « afin de ne pas retomber dans le paternalisme du gentil docteur face au malade passif », explique Mme Ghadi. Le collectif interassociatif sur la santé (CISS) milite pour une forte implication des Commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge (CRUQPC) et des conseils de la vie sociale dans la réflexion et sensibilisation des professionnels de santé. « Ces instances doivent lancer le débat et n’avoir pas pour unique rôle de recueillir les plaintes », demande Françoise Antonini, présidente du CISS Pays-De-Loire.
Pour « éviter que ce soit un guide de plus sur l’étagère », la HAS et la FORAP organiseront 3 journées de formation au guide auprès des fédérations hospitalières, des EPHAD et des associations de patients, début 2013, a expliqué Mme Ghadi.
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