L’EAU THERMALE de Jonzac est le fruit d’un parcours de plusieurs dizaines de milliers d’années dans les roches, les sables et les couches sédimentaires des terres d’Auvergne vers celles du Poitou-Charentes. Il y a 40 000 ans, les eaux pluviales auvergnates ont ruisselé jusqu’à Jonzac et se sont progressivement enrichies d’une multitude de minéraux. Soufre, fer, calcium, magnésium et sulfate constituent, aujourd’hui, les principales composantes de cette eau thermale issue de la source Soenna, découverte en 1979 près de Jonzac, à 1 860 mètres de profondeur. Une eau qui fait la particularité de l’établissement jonzacais puisqu’elle est aussi bien agréée pour les soins de rhumatologie et de phlébologie que pour ceux relatifs aux voies respiratoires. Ces trois domaines thérapeutiques représentant 84 % du marché potentiel du thermalisme français.
Rouverts cette année, les thermes de Jonzac ont bénéficié d’importants travaux d’aménagement durant l’hiver 2009-2010 portant la surface de soins de 3 500 à 5 300 mètres carrés ; 1 300 m2 de nouveaux espaces, dessinés par l’architecte Jean de Gastines, ont été ainsi dédiés aux soins de phlébologie. « Nous avons souhaité développer ce domaine thérapeutique afin de pouvoir proposer davantage de cures combinées rhumatologie-phlébologie, une association très appréciée par nos patients », indique Georges Favre, secrétaire général des thermes de Jonzac. Si les doubles cures ont le vent en poupe, 75 % des curistes viennent aujourd’hui à Jonzac pour leurs rhumatismes, 18 % pour des problèmes au niveau des voies respiratoires et 7 % pour l’insuffisance veineuse.
La durée (18 jours) de la cure thermale classique, remboursée par la Sécurité sociale, peut être dissuasive, notamment pour les personnes en activité ayant des enfants. Ceux-là ne peuvent pas toujours consacrer autant de temps au thermalisme. Une perte de chance puisque certaines pathologies – comme celles relevant de la phlébologie – doivent être prises en charge au plus tôt afin d’éviter les complications. La direction de la Chaîne thermale du soleil a développé, cette année, de nouveaux produits pour capter cette clientèle spécifique. « Nous avons créé des minicures sur mesure de 6 à 12 jours, avec 5 soins thermaux quotidiens prescrits par nos médecins dans nos trois orientations thérapeutiques. Ces formats courts, qui allient médecine thermale et spa, permettent aux familles de séjourner plus facilement à Jonzac », précise Éléonore Guérard, directrice générale déléguée de la Chaîne thermale du soleil.
L’accueil des enfants.
Par ailleurs, l’environnement de Jonzac, situé en plein vignoble de Cognac et bénéficiant d’importantes infrastructures (casino, base de loisirs, hôpital, attraits touristiques…) sécurise et fidélise également la clientèle familiale. « Aujourd’hui, si l’on considère l’ensemble des stations thermales françaises, nous observons une baisse du nombre de soins dédiés aux voies respiratoires. De moins en mois d’enfants sont accueillis pour leurs problèmes d’allergies et d’asthme. À Jonzac, au contraire, nous avons augmenté le nombre d’enfants soignés pour ces affections, car l’environnement agréable leur permet d’allier cure thermale et loisirs durant leurs vacances scolaires », souligne Georges Favre.
Au-delà de l’aspect « plaisir et bien-être » de l’environnement et des soins de Jonzac, la direction de la Chaîne thermale revendique l’efficacité médicale de ses cures. Une médecine naturelle et préventive permettant, entre autres, de diminuer les douleurs et les phénomènes inflammatoires, de limiter la prise de médicaments (antidouleurs, anti-inflammatoires…), d’augmenter la mobilité des personnes souffrant de troubles rhumatologiques. Et de réguler les infections et allergies. « Le problème de la médecine thermale, c’est que sa légitimité a longtemps reposé sur l’empirisme, faute de recherche véritable. Il est aujourd’hui très difficile de prouver son efficacité via des études cliniques (en double aveugle, randomisées, multicentriques). Car celles-ci sont très longues, compliquées à mener et coûteuses », note Éléonore Guérard.
Pour y remédier à cela, la profession s’est mobilisée et a créé en 2004 l’AFRETH (Association française pour la recherche thermale). Bénéficiant d’importants moyens financiers (plus de 1 million d’euros par an) et d’un conseil scientifique indépendant, l’AFRETH pilote désormais la recherche thermale et a permis de publier 3 études* d’envergure permettant de confirmer l’efficacité de la médecine thermale. Une nouvelle étude, intitulée Thermes et Veines et menée par l’équipe du Pr Patrick Carpentier au CHU de Grenoble, a pour but d’évaluer l’efficacité de la cure thermale en terme de prévention des ulcères de jambe dans l’insuffisance veineuse chronique sévère. Les résultats devraient être publiés vers la fin de l’année. Affaire à suivre.
* Stop-TAG (étude prouvant les performances des soins thermaux sur les troubles d’anxiété généralisée, 2009), Thermarthrose (étude montrant l’efficace de la médecin thermale dans la prise en charge de la gonarthrose, 2009 ) et MaâThermes (première étude sur la prise en charge du surpoids et de l’obésité en séjour thermal, 2011).
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