DIX MOIS à peine après la fin d’une crise gouvernementale qui avait duré plus de 500 jours, la Belgique est de nouveau menacée par la partition. Bart de Wever n’entend pas se borner à devenir maire d’Anvers. Il vise les législatives de 2014 et veut profiter de son succès à Anvers pour exercer sur le royaume des pressions d’ordre insititutionnel. De même que la très longe crise précédente résultait de l’ambition sécessionniste de la NVA, de même sa victoire à Anvers renforce une revendication qui rique de conduire à l’explosion de la Belgique. Les Belges eux-mêmes, et les plus politiques d’entre eux, nous ont souvent mis en garde contre des conclusions hâtives. Ils ont réussi à vivre près d’un an et demi sans gouvernement. Ils ont résisté au harcèlement incessant que les Flamands ont exercé contre les institutions. Ils ont mis en place un gouvernement dirigé par le socialiste Elio di Rupo, qui a engagé d’indispensables réformes plus utiles, aux yeux de l’opinion européenne, que le dangereux débat sur l’unité belge. Mais le problème demeure. Il revient sans cesse, de manière obsédante, et il ne peut pas être écarté d’une chiquenaude quand, consultation après consultation, la NVA progresse.
Un régime efficace.
M. de Wever qui, pour les besoins de l’image, a perdu 60 kilos, est aussi légitime qu’un autre pour dénoncer la gabegie ou la complaisance des Wallons envers un statut fiscalement préjudiciable aux Flamands, pour autant que de telles accusations ne soient pas excessives et n’aboutissent pas à des revendications disproportionnées. Il se trouve simplement qu’il en a fait une arme politique forgée avec le métal de la démagogie et du populisme. La Belgique peut-elle se transformer en une confédération susceptible de favoriser plus tard une sécession flamande ? Les Belges, dans leur ensemble, n’y croient pas trop, mais la détermination d’un homme capable de maigrir autant est alarmante.
Or la Belgique n’est pas qu’un petit pays dont le Sud pourrait rejoindre la France et le Nord les Pays-Bas. D’ailleurs, Bart de Wever ne milite pas pour le rattachement de la Flandre à la Hollande mais pour son autonomie (surtout économique et fiscale, sous le prétexte qu’il ne veut pas que les Flamands paient des impôts pour les Wallons. On retrouve ce cas de figure dans le Nord de l’Italie, où les militants séparatistes rêvent de fonder la « Padanie », pour arrêter de financer le développement de la Sicile). La Belgique est un pays-clé de la construction européenne qui abrite la Commission, symbole de l’Union. Tout ce qui peut lui arriver concerne l’ensemble des populations de l’UE, soit pas loin de 500 millions de citoyens. Une crise belge, assortie d’un changement profond de ses institutions, ralentirait le redressement européen.
Après une crise économique mondiale qui n’est pas résorbée, après une crise de l’euro que l’on a à peine commencé de soigner, après que la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande auront lentement émergé d’une période de prostration, une crise politique à Bruxelles ne rassurerait personne, en Europe ou hors de l’Europe. Décidément, les répliques du séisme de la crise européenne se multiplient. Vendredi dernier, l’UE se félicitait d’avoir obtenu le prix Nobel de la Paix, lundi, elle faisait une rechute par Belgique interposée.
Que faire ? Elio di Rupo ne manque pas d’habileté qui a réussi à se maintenir jusqu’à présent. Les Wallons, même si’ls sont agacés et découragés, doivent accorder beaucoup d’attention aux revendications de la NVA et lui faire des propositions qui ne mettraient pas en danger l’unité de la Belgique. Il est possible que cela ne suffise pas, le triomphalisme accompagnant le plus souvent la démagogie. Mais il y a une chose que les hommes politiques belges savent faire mieux que quiconque : prendre leur temps, contourner l’obstacle, négocier indéfiniment. Le salut de la Belgique est dans le marécage de pourparlers incessants et répétitifs.
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