LE POUVOIR a cédé sur deux points essentiels. Il consent à économiser dix milliards de plus sur la dépense publique, soit un total de vingt milliards en 2013. C’est sans précédent. Après avoir fait du rejet de la TVA sociale son principal argument de campagne électorale, il décide enfin de « réformer » la TVA, ce qui signifie, ne nous voilons pas la face, l’augmenter. Les taux de 5, 5,7 et 19,6 % seront remplacés par des taux « plus lisibles » de 5, 10 et 20 %. Une taxe écologique rapportera 3 milliards. La CSG n’est pas mentionnée. Les entreprises obtiendront 10 milliards d’euros sous la forme de crédit d’impôt. Une baisse des cotisations sociales pour les salaires compris entre une fois et demie et deux fois et demie la valeur du SMIC diminueront les charges sociales de 20 milliards.
Le pragmatisme comme ligne de conduite.
Ces mesures, d’une dimension inconnue à ce jour, répondent à une crise qui est en train de tuer notre industrie. Leur ampleur et leur efficacité probable sont soulignées par la vive hostilité du Parti communiste et par le mépris de Jean-Luc Mélenchon. Ce qui s’est produit mardi, c’est que le gouvernement a adopté le pragmatisme comme ligne de conduite, au mépris à la fois des promesses du candidat Hollande et des convictions du bloc aile gauche socialiste-Verts. Non seulement le gouvernement lance un programme de redressement économique convaincant, que ses hésitations des semaines précédentes ne laissaient pas vraiment prévoir, non seulement il n’a pas enterré le rapport Gallois, mais il a décidé de se dresser contre une partie des forces vives qui le soutiennent. C’est un virage à la fois économique et idéologique. C’était aussi la meilleure chose à faire, compte tenu de la déliquescence de notre économie. C’est une très grande réforme, dictée à la fois par une crise anormalement grave et une grande urgence.
SI ELLE EST MENEE A SON TERME, CETTE REFORME EST HISTORIQUE
On est encore sous le choc de l’effet d’annonce, mais on sait que les mesures, difficiles à mettre en place, prendront du temps. M. Ayrault n’a pas dit où il allait trouver les dix milliards d’économies supplémentaires sur la dépense publique. Il ne changera la TVA qu’en 2014, sans doute pour faire oublier son propre parjure. Conscient du poids particulièrement lourd des mesures fiscales comprises dans le projet de loi de finance pour 2013, il n’a pas évoqué la CSG, qui ne sera sans doute pas augmentée.
Pour tous ceux qui, à droite, ont critiqué sans relâche le projet de loi de finance, il n’y a pas de plus saine attitude à prendre que le soutien du gouvernement. Il est tout à fait regrettable que François Fillon ait déclaré que le gouvernement « renonçait au choc de compétitivité ». La France en a assez des palinodies politiciennes. Si le pouvoir met en place des mesures courageuses et efficaces, la droite et le patronat doivent le soutenir. La question n’est pas de savoir qui gouvernera après les élections de 2017. La question porte sur l’avenir du pays, sur ces trois millions de citoyens qu’il faut remettre au travail et sur la résorption d’une dette qui s’est transformée en danger mortel. De même, les Verts et l’aile gauche du PS devraient éviter de critiquer l’action gouvernementale sous le prétexte qu’ils ont un autre son de cloche à faire entendre : le plan de redressement inspiré par le rapport Gallois nous invite à une expérience réformiste que nous n’avons jamais encore faite et que nous ne pouvons engager à contrecœur ou dans la morosité.
Le plan Ayrault s’inscrit dans une série de dispositions européennes : il apporte une réponse à la suprématie industrielle allemande ; il est en cohérence avec le sauvetage de l’euro, réussi jusqu’à présent ; il est en harmonie avec ce qui a été fait en Espagne et en Italie. Il a donc plus de chances de succès qu’un autre, qui serait inspiré par l’autarcie, le protectionnisme ou l’abandon de la monnaie unique. Il est donc réaliste, même s’il impose aux Français d’inévitables sacrifices. Mais il faut regarder ailleurs : pour le moment, nous souffrons moins que les Grecs, les Espagnols, les Portugais ou les Irlandais. On baissé les salaires en Espagne, ce ne sera pas le cas en France. On taxe les retraites françaises de 0,30 %, on aurait pu les geler pendant deux ou trois ans. Nous ne sauverons pas l’industrie et les emplois si nos conservons tous nos privilèges.
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