BACHAR AL-ASSAD ne périra pas sans entraîner avec lui une bonne moitié du Proche-Orient. Il se livre à des provocations contre la Turquie, dont il bombarde la frontière, dans l’espoir d’une invasion du nord de la Syrie par des troupes turques, ce qui étayera sa thèse fallacieuse d’une révolution syrienne commandée depuis l’étranger. Avec l’aide de l’Iran, il tente maintenant d’embraser le Liban, où une résurgence d’une guerre civile (qui a duré quinze ans, entre 1975 et 1990) permettrait au Hezbollah, surarmé et soutenu par l’Iran, d’imposer sa domination aux composantes sunnistes et chrétiennes du Liban et de soutenir le régime dictatorial de Syrie. Jusqu’à présent, les Turcs ont su résister à la tentation du droit de suite en territoire syrien, bien que le Premier ministre turc, Recep Yassip Erdogan, soit particulièrement en colère contre Bachar, qu’il considérait comme un partenaire politique il y a moins de deux ans. Au Liban, en revanche, la tension est telle entre le Hezbollah et le reste de la population qu’un règlement de comptes ne doit pas être exclu.
Les gestes du désespoir.
Les provocations d’Assad sont provoquées par son désespoir. Le sentiment croissant qu’il ne parviendra pas à se débarrasser des insurgés par des propres moyens l’incite à rechercher des solutions alternatives, politiques et cyniques, mais toutes susceptibles d’accroître la violence et le chaos dans la région. L’afflux de réfugiés en Turquie, au Liban et en Jordanie sert les intérêts du potentat menacé. Tout ce qui est mauvais pour ses voisins est bon pour lui. Il bénéficie en effet du soutien de la Russie et de l’Iran, qui continuent à l’approvisionner en armes et munitions, comme en témoigne la perquisition par les Turcs d’un avion civil russe transportant des missiles qu’ils ont saisis, ce qui s’est aussitôt traduit par une tension forte entre Ankara et Moscou. Pendant ce temps, l’ONU, grâce aux Russes, est paralysée, et Bachar, dont a dit trop vite que ses jours seraient comptés, continue à massacrer son peuple.
ON A TROP VITE DIT QUE LES JOURS D’ASSAD ÉTAIENT COMPTÉS
Non seulement le tyran risque de rester encore quelque temps au pouvoir et, donc, d’achever ce qui reste de l’État syrien, mais il n’a pas d’autre option que la fuite en avant. Si, jusqu’à présent, il n’a pas réussi à obtenir que le Hezbollah attaque Israël, c’est parce que l’Iran ne veut pas donner à Jérusalem une bonne raison de lancer un raid contre ses installations nucléaires. Le vol d’un drone du Hezbollah, construit par l’Iran, au-dessus du territoire israélien n’en constitue pas moins un événement qui, en d’autres temps, aurait donné lieu à une terrible riposte aérienne d’Israël contre le Hezbollah. La stabilité de l’Iran lui-même, accablé par une inflation galopante et des recettes pétrolières en chute libre (il a perdu un tiers de ses revenus) augmente avant des élections qui laisseront les Iraniens dans un état de fort mécontentement, en dépit de l’affaiblissement de l’opposition. Tous ces gens quelque peu désespérés, les Assad, les Khamenei, le Hezbollah sont dans un état psychologique, une peur de l’avenir immédiat, une ignorance complète des solutions à leurs crises qui pourraient les conduire à commettre de graves faux-pas, peut-être même à leur corps défendant. On ne répétera jamais assez que l’impatience d’Israël à l’égard du programme nucléaire iranien et des provocations du Hezbollah amènera l’État juif, si l’occasion se présente, à se livrer à une vaste explication militaire avec ses ennemis, quoi qu’il en coûte au Liban. On se souvient de 2006, année d’une pluie de roquettes sur Israël et de violents bombardements israéliens sur la partie sud du Liban, jusqu’à Beyrouth.
C’est assez dire que l’apathie diplomatique à laquelle nous assistons est coupable. Comme on ne peut rien faire à l’ONU à cause du veto russe, on ne fait rien dans l’absolu, et on s’abrite derrière un juridisme que ni le régime syrien, ni le régime iranien, ni le Hezbollah, ni même la Turquie ne respectent.
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