Trois personnes sont décédées depuis le 29 août à Tucuman, dans le nord-ouest de l'Argentine, des suites d'une pneumonie sévère « d'origine inconnue », des cas extrêmement localisés autour d'une même clinique, et pour lesquels Covid et influenza notamment ont été écartés.
Neuf cas au total, dont huit membres du personnel soignant de la même clinique privée de San Miguel de Tucuman, dit Tucuman (à 1 300 km de Buenos Aires), ont été recensés, avec des symptômes apparus entre le 18 et le 23 août, a indiqué en conférence de presse ce 1er septembre le ministre provincial de la Santé Luis Medina Ruiz.
Deux soignants et une patiente concernés sur les neuf cas
Les personnes décédées sont deux membres du personnel soignant (le 29 puis le 31), et une femme de 70 ans, patiente dans cette même clinique privée, où elle avait subi des interventions chirurgicales.
Cette patiente « avait été opérée pour un problème de vésicule biliaire puis réopérée deux fois. Dès lors, il y a eu un tableau d'infection pulmonaire qui coïncide avec l'apparition (des symptômes) chez les autres », a-t-il précisé. Cette patiente pourrait « en principe être la patiente zéro, une hypothèse à l'étude ».
Des examens approfondis sont en cours au laboratoire argentin de référence, l'Institut Malbran à Buenos Aires, et des résultats étaient attendus d'ici à la fin de semaine. Mais d'ores et déjà, Covid, grippe, influenza de type A et B, et hantavirus (transmis par les rongeurs) notamment ont été écartés, a indiqué le ministre de la Santé.
Les symptômes communs sont « un état respiratoire sévère avec pneumonie bilatérale, et une imagerie très similaire au Covid, mais cela a été écarté », a-t-il signalé. « La plupart ont commencé par des vomissements, une forte fièvre, une diarrhée et des courbatures, avec une évolution plus complexe chez certains », a-t-il précisé.
Causes infectieuses, toxiques et environnementales à l'étude
Sur les six personnes atteintes, quatre sont hospitalisées avec des symptômes plus ou moins graves, deux autres sont suivis à l'isolement à domicile. Les trois nouveaux cas révélés le 1er septembre sont ceux d'une aide-soignante et d'une infirmière quadragénaires, et d'un infirmier de 30 ans avec des comorbidités.
À la suite du déclenchement du foyer, une « recherche intense de tout le personnel de santé » de la clinique a été lancée aux fins de suivi, a précisé Ruiz Medina. Aucun autre cas n'a été signalé hors de la clinique, ni recensé chez les contacts rapprochés des patients.
Concernant l'origine de la pathologie, le ministre provincial de la Santé a évoqué un agent infectieux, sans pour autant exclure « des causes toxiques ou environnementales ». Des analyses sont en cours sur l'eau et les systèmes de climatisation de la clinique. « Jusqu'à présent, nous n'avons rien trouvé qui nous permette de savoir la cause de l'épidémie. Comme nous ne savons pas en quoi elle consiste, nous ne connaissons pas bien l'évolution », a-t-il déclaré.
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